1 research outputs found

    « La guerre, la plus terrible des érosions ». Cultures de guerre et géographes universitaires, Allemagne-France-Etats-Unis (1914-1921)

    Get PDF
    When the Great War broke out in 1914, the field of academia in geography was divided into local and national schools, connectedtogether through publications, scientific debates and international meetings.My work in comparative history aims at showing that the three main “communities” in the field (namely Germany, France and theUnited States of America) were affected by the war violence, and that they took an active part in many aspects of “war cultures”in the fighting countries. Indeed, the youngest ones fought, some others did some research for the army (above all in German andAmerican war geology), some others wrote committed books (about German and Russian atrocities, war goals, political andmilitary geography) and geographers of the Home fronts played an important role in cultural diplomacy – every specialist in EarthSciences mobilized in various ways. They were even to be used as experts, specially during the 1919 peace negotiations.As teachers, scholars, intellectuals and citizens, these men and women went through a very brutal and intense period as far as theshaping of their professional identity is concerned, for they had to reconcile “modern geography” with applied geography. Theresults proved to be quite disappointing for them: political mobilization, at first enthusiastic, soon turned sour; and their expertisecould appear useless as it failed to help political leaders to frame a new map of the world based on scientific grounds.Despite these frustrations and limits, the First World War seems to be a turning point in the shaping of the collective identity ofacademic geography: its demobilization took a long time, and remained unfinished as long as violence and alliances persisted.Lorsque la Grande Guerre éclate en 1914, le champ mondial de la géographie universitaire est structuré en écoles locales etnationales, liées par des publications, des débats scientifiques et des rassemblements au niveau international.Cette étude d’histoire comparée montre que les trois principales communautés de la discipline (Allemagne, France, Etats-Unis)sont ébranlées par la violence du conflit et participent aux multiples cultures de guerre des pays belligérants. Entre combats pourles plus jeunes, travail pour les armées, notamment dans la géologie de guerre allemande et états-unienne, engagement (autour desatrocités allemandes et russes, des buts de guerre, de la géographie militaire et politique) et diplomatie culturelle chez lesgéographes des fronts domestiques, les spécialistes des sciences de la terre se mobilisent de façons diverses et occupent un rôleinédit d’experts, en particulier dans les discussions autour des négociations de paix, entre 1917 et 1919.Enseignants, savants, intellectuels et citoyens, ils connaissent donc une phase brutale mais intense de leur identité professionnelle,devant concilier la « géographie moderne » avec une nouvelle géographie appliquée. Le résultat est décevant, tant dans lamobilisation politique et militaire, vécue avec enthousiasme, puis avec malaise, que dans l’expertise, insatisfaisante et peuefficace auprès des autorités chargées de redessiner la carte de l’Europe et du monde.Malgré ces limites, la Première Guerre mondiale constitue un moment fort dans l’identité collective de la géographie universitaire,lente à se démobiliser et marquée par la persistance des alliances et de la violence de guerre
    corecore