13 research outputs found

    L'AIS : une donnée pour l'analyse des activités en mer

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    4 pages, session "Mer et littoral"International audienceCette contribution présente des éléments méthodologiques pour la description des activités humaines en mer dans une perspective d'aide à la gestion. Différentes procédures, combinant l'exploitation de bases de données spatio-temporelles issue de données AIS archivées à des analyses spatiales au sein d'un SIG, sont testées afin de caractériser le transport maritime en Mer d'Iroise (Bretagne, France) sur les plans spatiaux, temporels et quantitatifs au cours d'une année

    Un système multi-agent pour explorer la viabilité des systèmes irrigués : dynamique des interactions et modes d'organisation

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    Dans la moyenne vallée du Fleuve Sénégal comme en de nombreux endroits, la viabilité des systèmes irrigués semble compromise. L'étude de cette viabilité nécessite la conception et la mise au point de démarches interdisciplinaires et prenant en compte l'existence de plusieurs niveaux d'organisation. A la suite de travaux sur la gestion des ressources renouvelables, nous proposons une démarche en trois étapes: analyse des interactions en oeuvre dans un système irrigué et de leur dynamique, modélisation sous la forme d'un système multi-agent des connaissances qui en découlent et simulations sur ce modèle. Ces trois étapes s'enchaînent, les résultats des simulations posant de nouvelles questions au terrain. L'objectif de cette thèse est de tester la pertinence d'une telle démarche pour explorer les liens entre modes de coordination et viabilité des systèmes irrigués. L'application de deux cycles de cette démarche sur des terrains de la moyenne vallée du Fleuve Sénégal nous a amené à constituer un modèle basé sur la coordination entre les paysans pour l'accès à l'eau et au crédit et sur les processus d'apprentissage. Cette représentation met l'accent sur les réseaux sociaux, internes au système irrigué ou non. Les agents, qu'ils représentent des paysans ou des groupes, agissent et communiquent en fonction de règles qui leur sont propres et qu'ils peuvent faire évoluer. L'utilisateur du modèle fixe les conditions initiales qui constituent un scénario. Ce modèle a donné lieu à un ensemble de simulations selon un plan d'expériences en deux étapes: des scénarios constitués aléatoirement pour appréhender le comportement du modèle, des scénarios spécifiques à des hypothèses particulières sur les modes de coordination ayant de l'importance pour la viabilité du système irrigué. Ceci nous permet de mettre en évidence la variabilité des résultats des simulations et un critère de partition des scénarios en classes de viabilité. Nous montrons ainsi que la viabilité d'un système irrigué semble liée à la cohérence entre règles collectives et comportements individuels. Enfin, après avoir discuté de questions relatives à la validation, à la généricité et aux usages possibles de ce type de modèle, nous concluons sur la pertinence de cette démarche pour étudier un système irrigué comme un système complexe. (Résumé d'auteur

    Hydrologie des régions méditerranéennes

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    Étude de la classification des bactériophages

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    Les bactériophages (i.e., virus de bactéries) constituent l'un des groupes d'organismes les plus abondants dans la biosphère. Ils jouissent d'une très grande biodiversité. Nos connaissances partielles de ces microorganismes sont sans cesse remises en cause par de nouvelles découvertes et le recensement est loin d'être terminé. Il existe bien des classifications basées sur les critères de morphologie et d'homologie génétique, mais celles-ci ne tiennent pas compte de l'évolution caractéristique des virus qui comprend à la fois la transmission verticale (évolution classique) et horizontale (évolution réticulée) de l'information. De plus, ces classifications ne disent rien à propos des ancêtres communs des espèces. Il y a donc beaucoup de possibilités d'affiner la taxonomie virale existante. Dans cette étude, nous présentons une nouvelle approche de classification des bactériophages, basée sur des méthodes heuristiques tirées des sciences cognitives de la catégorisation. Cette approche originale vise à reconstruire l'histoire évolutive des organismes viraux, en tenant compte de l'hypothèse d'évolution classique ainsi que l'hypothèse d'évolution réticulée, i.e., les transferts horizontaux de gènes (THG). En d'autres termes, la classification proposée prend en considération d'une part, l'approche traditionnelle d'analyse phylogénétique qui inclut la reconstruction d'arbres d'espèces par les méthodes de distances et d'inférence bayésienne et la reconstruction de séquences de protéines ancestrales par la méthode Tree-HMM en tenant compte des substitutions, des insertions et des délétions de caractères génétiques [Diallo et al. 2006 ; Felsenstein 1981], et d'autre part, l'approche de détection des transferts horizontaux par la méthode de réconciliation topologique de l'arbre d'espèces et l'arbre de gène [Makarenkov et al. 2008]. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Classification, Catégorisation, Phylogénie, Taxonomie, Virus, Bactériophages, Transferts horizontaux de gènes, Reconstruction ancestrale

    Vers une définition de l'art populaire : l'institution problématique d'une notion polysémique : l'axe France-Canada dans une perspective européenne et nord-américaine

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    Intitulée « Vers une définition de l'art populaire: l'institution problématique d'une notion polysémique. L'axe France-Canada dans une perspective européenne et nord-américaine », notre thèse porte sur la construction d'un savoir : celui de la constitution du champ de l'art populaire. Afin de mieux cerner cette notion vague, rarement étudiée en histoire de l'art, et dégager ses spécificités, nous nous penchons sur les processus d'identification, de valorisation et de médiation des objets qui lui sont associés. Cette investigation, qui engage des cas européens et nord-américain, avec une emphase sur l'axe France-Canada, permet d'identifier les mécanismes qui entravent l'institution de l'art populaire et d'explorer des pistes de résolution. Nous partons de l'hypothèse voulant que la dimension polysémique de l'art populaire soit le résultat de volontés diversifiées - esthétique, idéologique, scientifique - d'agents et de communautés en temps donné. L'invention et la structuration de l'art populaire, comme catégorie, reposent sur des conceptions éclatées, élaborées par les artistes professionnels, les collectionneurs, les musées et les chercheurs issus d'horizons disciplinaires variés. L'instabilité de la notion découle de ces nombreuses reconfigurations. Nous examinons ainsi les principaux discours qui forgent cette notion essentiellement occidentale, depuis l'avènement de la modernité au 19e siècle jusqu'à ce jour, et ciblons les corpus de référence qui lui sont liés. En raison de la nature de notre sujet, nous favorisons une approche multidisciplinaire associée aux champs de l'histoire de l'art, de la muséologie et du patrimoine, puisant aux méthodes de l'ethnologie, de l'anthropologie et de l'historiographie. Au chapitre I, nous nous penchons sur les moments fondateurs de la valorisation de l'art populaire en France et au Canada, relatifs à l'établissement, au développement et à la popularisation de la notion. Nous affectons notre recherche à deux pays distincts - historiquement et linguistiquement liés - pour faire émerger les récurrences, les dynamiques, les enjeux et les mécanismes partagés de part et d'autres de l'Atlantique. Nous y observons que les contributions principales en art populaire sont circonstancielles et proviennent généralement de personnalités isolées (liées ou non à des institutions). L'absence de consensus et de critères de sélection concertés donne naissance à une multitude de perspectives. Plus spécifiquement, en France, les artistes professionnels ont un rôle de levier dans la reconnaissance de l'art populaire; cette attention, qui contribue surtout à la sauvegarde immatérielle des œuvres, favorise à l'occasion son collectionnement et sa conservation institutionnelle. Avec la naissance du Musée national des Arts et Traditions populaires (MNATP), la dimension artistique de l'art populaire, et de surcroît son caractère exceptionnel, s'impose au profit de l'objet ordinaire, notamment en raison de l'ancrage disciplinaire des agents à l'origine de sa valorisation. Dans le milieu de la recherche, les tentatives observées n'ont pas de véritables suites, ni ne contribuent à l'émergence de groupes de référence en matière d'études; le fait que l'art populaire soit récupéré à des fins de propagande par certains partis politiques peut expliquer ce désengagement. Au Canada, l'art populaire pénètre d'abord les milieux scientifique et politique, donnant d'emblée naissance à des initiatives à caractère identitaire, économique et nationaliste. La constituante multiculturelle du pays, mettant de l'avant la diversité, oriente les discours. L'art populaire n'atteint par ailleurs que très rarement les institutions artistiques. Comme en France, les collectionneurs privés laissent la plus large contribution, malgré l'hétérogénéité de leur perception. En somme, la notion d'art populaire s'incarne dans ses phases de réinventions - suivant des motivations personnelles, parallèlement à la sauvegarde du patrimoine des sociétés en mutation et aux recherches sur l'identité nationale, de pair avec les chocs du métissage culturel et l'instabilité générée par les crises financières, suivant les confrontations sociales et l'élargissement des frontières artistiques. Ainsi, au chapitre I, nous remarquons que les agents et les institutions attachés à la valorisation de cette matière, de même que les réseaux dans lesquels s'enracine l'art populaire, répondent à des motivations similaires. Ces similarités font l'objet du chapitre II, consacré à l'exploration de sept constats - ou spécificités - de l'art populaire. Cette section, qui propose un bilan des connaissances sur l'art populaire, permet d'élaborer une définition ouverte - multihistorique - de l'art populaire. Constituée à rebours, cette définition relève de la pluralité des corpus de référence, des contextes de réception et des lectures dans le cadre muséal. Outre la présentation des causes menant au caractère polysémique de l'art populaire, nous examinons la connexion particulière de ces artistes à leur environnement, de même que l'empreinte nationale de l'art populaire, sa dimension mémorielle, son traitement en histoire de l'art, sa conversion à l'esthétique dans le cadre muséal, et enfin les enjeux qui sous-tendent le rapport à l'autre. Le chapitre III montre en quoi l'art populaire fait obstacle aux processus traditionnels de reconnaissance artistique, en nous référant aux modèles d'institutionnalisation développés par Alan Bowness (dans le cas de l'art moderne) et Jean Dubuffet (dans le cas de l'art brut). Ces systèmes, qui renvoient à des créateurs issus de culture et de temporalité similaires, partagent une étape cruciale : celle de reposer sur des collections fondatrices qui ont été conservées, documentées, citées en exemples, et diffusées auprès de publics dans le contexte de musées érigés à leur attention. Pour signer l'aboutissement d'un processus de reconnaissance et fixer une mémoire auprès du public, l'art populaire doit, suivant la même logique et la même progression, être associé à des corpus de référence spécifiques. Ainsi, ces modèles nous enjoignent à établir préalablement la connaissance de l'œuvre, un vocabulaire qui lui est propre, ainsi que sa propriété. De fait, l'attribution est un acte fondateur de l'institution de la culture et joue un rôle central dans la mise en place du savoir; il participe à la construction du sens, de la mémoire et de l'identité dans les discours. Pour s'imposer, le champ de l'art populaire doit pallier à ses lacunes documentaires et cesser d'opérer comme un art sans artiste. Ce qui nous mène à la singularité du sujet créateur : alors que Bowness et Dubuffet interviennent dans la sphère artistique et hissent d'emblée l'objet au rang d'œuvre d'art, l'art populaire demeure animé en fonction de valeurs collectives, de programmes idéologiques et de traits culturels. Parallèlement, nous remarquons que l'intérêt des réseaux artistiques pour cette matière ne favorise pas le développement d'une expertise en art populaire. Ceci, puisqu'il vise la production d'artistes en particulier, assimilée selon des critères empruntés à l'art officiel : une telle élection artistique éjecte du coup ces créateurs de leur catégorie d'origine, dès lors dévaluée. À ce titre, Dubuffet refuse d'animer l'art brut en fonction de procédures empruntées à l'art professionnel; ce qui constituerait, selon lui, une « violence de l'interprétation ». Il s'engage au contraire à cerner la spécificité de ces œuvres particulières pour forger les bases de sa conceptualisation, à l'image, dirions-nous, des prises en charge engagées durant les dernières décennies par les cultures autochtones, aborigènes et minoritaires.\ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art populaire, art brut, institution de la culture, institutionnalisation, muséologie, musées personnel

    L'urbanisme en campagne : pratiques de planification des sols et d'aide à la décision dans des communes rurales françaises

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    Dans les petites communes rurales françaises, les modalités d'élaboration des règles locales d'urbanisme se distinguent des territoires urbains par l'absence d'ingénierie propre, la prégnance de l'interconnaissance entre élus municipaux et usagers de l'espace et la forte disponibilité physique potentielle de la ressource foncière. Le processus de normalisation du droit des sols qui caractérise les campagnes interroge ainsi les effets de la proximité sociale entre décideurs et publics-cibles, de la bureaucratie administrative restreinte et des pratiques d'arrangements entre acteurs territoriaux. En s'appuyant sur ce contexte politico-administratif particulier, cette thèse interprète les pratiques d'élaboration des plans locaux d'urbanisme (PLU) sous l'angle des injonctions à la mise en œuvre d'une planification durable de l'espace et de la transformation du cadre organisationnel de l’action publique territoriale. Depuis quelques années, le législateur renforce l'étendue des champs sociaux régulés par les documents locaux d'urbanisme et tend à faire de la préservation de l'environnement l'enjeu majeur de ces dispositifs. Mais cette dynamique « d'écologisation » des objectifs de l'action publique se déploie dans un contexte marqué par la remise en cause du modèle de co-administration des territoires entre les agents des services déconcentrés de l'État et les élus locaux. La vacance technique engendrée par ce recentrage de l'action des Directions départementales des Territoires n'est que partiellement compensée par l'intercommunalité rurale, les acteurs intermédiaires (chambre d'agriculture, parc naturel régional) ou le recours à une maîtrise d'œuvre privée. Cette recherche pose l'hypothèse de la diffusion d'un processus de « régulation locale » de la planification spatiale centrée sur le maire rural dont les mécanismes institutionnels questionnent la possibilité de produire localement une norme opérationnelle d'urbanisme rural durable. Pour investiguer cette assertion, nous nous appuyons sur une démarche de recherche-action organisée autour d'un outil d'aide à la décision baptisé « Système Intégré Urbanisme » (SIU). Celui-ci est développé dans le cadre de la révision de la charte du Parc naturel régional des Ballons des Vosges et expérimenté avec les élus de trois communes élaborant leur plan local d'urbanisme. Ce dispositif de recherche permet d'analyser en situation les caractéristiques du système de gouvernance des petites communes rurales, et notamment les effets de la proximité sociale sur le contenu de la norme locale de planification spatiale. Fondés sur des études de cas, les résultats présentés permettent une montée en généralité, mais doivent être nuancés afin de s'adapter à la diversité des mondes ruraux. À partir de ces matériaux empiriques, la thèse interroge en particulier trois aspects des tensions entre les enjeux globaux d'un urbanisme durable et une gestion locale du dispositif d'action publique. D'une part, la dynamique de « régulation locale » réorganise autour du maire rural l'équilibre des pouvoirs entre les acteurs institutionnels associés à l'élaboration du PLU. Elle reconfigure ainsi le référentiel cognitif de l'action publique locale en redessinant les contours du processus d'hybridation entre les connaissances des techniciens de l'action publique et les savoirs territoriaux des élus locaux. D'autre part, ce recodage des connaissances donne aux élus municipaux une plus grande marge d'action dans la définition des priorités locales. Ce faisant, il déplace les modalités habituelles de légitimation de la décision publique et renforce le poids des contraintes issues de leur proximité sociale avec les usagers de l'espace. Le maire rural se retrouve isolé à devoir arbitrer entre les injonctions croissantes à la réduction de la consommation des ressources naturelles, formulées par les techniciens de l'action publique, et les doléances locales de ses concitoyens à la pérennisation des droits à construire octroyés par les anciens plans d'occupation des sols. Cette situation questionne ainsi la capacité du processus de « régulation locale » à favoriser la production de normes locales d'urbanisme rural durable. Enfin, le recours aux outils techniques de l'action publique, et notamment aux instruments d'évaluation de la durabilité, apparaît comme une alternative à la réduction de la présence territoriale des agents publics. Mais nous montrons que par la nature transactionnelle des connaissances mobilisées, l'efficacité de cette médiation par les outils renforce, la plupart du temps, la nécessité d'une présence territoriale des institutions auprès des élus locaux. \ud ______________________________________________________________________________ \ud MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Urbanisme rural durable, plan local d'urbanisme, communes rurales françaises, régulation locale, négociation, système technique d'aide à la décision, circulation des connaissances, pratiques territoriales, parc naturel régional

    Faire de l’action publique une action collective : expertise et concertation pour la mise en œuvre des continuités écologiques sur les rivières périurbaines

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    Biodiversity preservation and water management policies (WFD, Grenelle 1 and 2) require local stakeholders to restore ecological corridors and natural functions of rivers and aquatic environments. Implementing this measure on semi-artificial rivers in the Ile-de-France region can be an issue. In this context, river managers use dams to regulate the water level and to prevent floods. Therefore, they are reluctant to remove them. We made the assumption that those controversies about ecological continuity were mostly due to the diversity of expertise and representation of nature management. Therefore, we conducted two participative procedures to discuss those types of expertise and representations, on two different rivers in the Ile-de-France region: the Morin River and the Orge River. We studied the effects of those procedures and their ability to create collective action in order to restore continuities. On the Morin River, a companion modeling process was conducted to debate about longitudinal ecological continuity, associating scientists, elected representatives and user representatives (kayakers, fishermen). Using a model, participants shared their knowledge and representations of the river, to build a compromise between different management options. On the Orge River, a citizen jury was conducted to debate about green and blue corridors, involving elected representatives, river managers and citizens. We observed and analyzed debates and knowledge sharing during those procedures. We studied how ecological continuity could be implemented in suburban areas and how it could become a collective action involving all stakeholders. We compared participants' positions before and after the debates. Sharing expertise through those procedures led the participants to learn about the river, its functioning and about others. It helped elucidating values and representation of each participant, facilitating the common understanding of their position. A common representation of the system was built and uncertainties were debated. Therefore, the technical subject of ecological continuity became more explicit and more political. Those procedures didn't have a direct impact on political and management decisions. However, they facilitated the appropriation and legitimation of the concept of ecological continuity. We observed more trust between participants and the collective dynamics of discussions was improved. Therefore, to a certain extent, these procedures changed a technical concept for a socio-technical object, and turned this public policy into a collective actionLes politiques de préservation de la biodiversité (Grenelle 1 et 2, trames vertes et bleues) et les politiques de gestion de l'eau et des milieux aquatiques (Directive cadre européenne sur l'eau, LEMA) enjoignent les collectivités de protéger et restaurer des corridors écologiques. Cependant, dans le cas de rivières fortement modifiées, comme c'est le cas des rivières périurbaines d'Ile-de-France, cette mesure fait l'objet de controverses quant à la faisabilité hydraulique des restaurations (risques d'assecs et d'inondations) et à leur intérêt en termes de qualité de l'eau. Les différents acteurs en charge de la gestion de ces rivières, mais également les scientifiques travaillant sur ces rivières (écologues, hydrologues, géographes,…) ne parviennent pas à construire une expertise partagée pour définir les conséquences, bénéfiques ou négatives, de cette restauration écologique.Nous avons fait l'hypothèse que les controverses autour de l'idée de restauration des cours d'eau, étaient en grande partie structurées par la mobilisation de différents types de connaissances et de représentations pour gérer ces cours d'eau. Il nous a dès lors semblé intéressant de mener, dans deux cas de figure très différents, deux démarches de concertation dans le but de favoriser une confrontation de ces expertises et représentations. Nous avons ensuite observé les effets produits par ces dispositifs sur la construction d'une expertise locale permettant une action collective en vue d'une restauration des continuités. Dans un cas, nous avons mené une démarche de « modélisation d'accompagnement » sur la rivière du Grand Morin, pour discuter de la restauration de la continuité longitudinale, en mêlant les expertises de chercheurs, d'élus, de représentants de l'Etat et de représentants d'usagers. Dans un second cas, nous avons mené une démarche de « jury citoyen » sur la vallée de l'Orge, visant à débattre de la restauration de la continuité latérale (trames vertes et bleues) avec des gestionnaires (syndicats, techniciens,…), des élus, des représentants d'associations et des citoyens. Ces arènes de concertation étaient des lieux privilégiés pour observer les échanges et les possibilités de co-construire des connaissances. Elles nous ont aussi permis d'étudier la mise en œuvre de la continuité écologique au niveau local en zone périurbaine, et d'étudier comment cette politique publique pouvait devenir l'objet d'une action collective entre tous les acteurs concernés. Nous avons choisi d'explorer les débats et les échanges entre les participants d'une manière dynamique, du point de vue des acteurs qui y participent, afin de voir comment se forge une action collective. Nous réalisons une comparaison entre les positions des participants avant et après les démarches de concertation. L'hybridation de savoirs permise par ces procédures produit des apprentissages chez les participants. Elle permet d'expliciter les valeurs et représentations qui sont derrière les connaissances de chacun. Ces démarches facilitent la construction d'une représentation commune du système. Elles permettent de débattre des incertitudes, de montrer ce qu'on ne sait pas, et donc de (re)poser des choix politiques face aux lacunes de connaissances techniques. Elles permettent d'approfondir la définition de la continuité écologique, et d'alterner des moments de politisation et dépolitisation de cet objet technique. Bien que ces procédures ne changent pas fondamentalement le cours de la décision publique, elles permettent un recadrage de la question, une forme de légitimation et d'appropriation de la continuité écologique. Elles permettent de construire une certaine confiance entre les participants, en changeant le collectif et la dynamique des débats. En ce sens on peut dire qu'elles facilitent l'action collective, en transformant un objet technique en objet socio-techniqu

    L'apprentissage d'une nouvelle territorialisation des grands projets routiers au Ministère des transports du Québec : entre constructeur de routes et aménageur du territoire

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    Thèse numérisée par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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