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Le journalisme au microscope. Digressions bibliographiques
Le développement important de la petite presse à la fin de la monarchie de Juillet et sous le Second Empire s’offre comme un corpus riche de représentations autoscopiques du journalisme. Empruntant aux genres physiologique, biographique, didactique, cette textualité fonctionne à la fois comme connivence avec le lectorat, construction de sa légitimation dans le champ littéraire et mémoire. Est ici proposée une excursion bibliographique parmi ces interventions. Tour à tour satiriques, parodiques ou apologétiques, ces textes travaillés par une forte ironisation sont le symptôme d’une fascination du social pour la presse en même temps qu’ils soulignent les procédures d’appropriation et de détournement de formes littéraires.The vibrant development of the small press at the end of the July Monarchy and during the Second Empire produced a rich corpus of historic journalism’s self-representation awaiting dissection. Drawing upon physiologies, biography, didactic genres, this diverse textuality achieved a certain literary and informational legitimacy by successfully generating a complicit readership. The bibliographic excursion proposed here through these highly ironic texts shows society’s fascination with a press largely characterized by satire, parody and apology, while vying for approval and hijacking literary forms
“Le plus parisien de tous les nègres:” Victor Cochinat et l’expérience de la couleur
Victor Cochinat, chroniqueur au Nain Jaune, au Figaro, au Petit Journal, ennemi invétéré de Verlaine, Rimbaud et Fantin-Latour––qui le surnommaient « Cochinat-Bamboula »––a été entre 1850 et 1880 l’un des piliers de la bohême parisienne. Ce Martiniquais, qui ripaillait avec cochers et ouvriers imprimeurs comme avec peintres et écrivains, se déboutonnait avec des femmes des faubourgs et trichait au billard au nez et à la barbe de commissaires de police, a suscité de son vivant de grands mouvements de sympathie. A sa mort, de multiples nécrologies ont attesté que sa qualité première était « son esprit du plus pur parisien... du plus fin boulevardier » ; ses amis, eux, ont pleuré « le plus parisien de tous les nègres ». A une époque où expositions universelles, romans populaires, théâtre et autres productions culturelles justifiaient l’entreprise coloniale, comment deux catégories tenues pour distinctes, celle du « Parisien » et celle du « Nègre », sont-elles devenues complémentaires ? L’histoire de Cochinat nous en apprend long sur les façons dont ses contemporains ont négocié l’idée de race telle qu’elle leur était alors présentée d’une part, et l’expérience d’un quotidien partagé avec un homme de couleur d’autre part. Elle nous permet aussi de voir comment un écrivain de couleur s’est situé dans les débats liés aux questions raciales, comment il y a contribué, et s’en est dégagé. Elle nous permet enfin de considérer trois regards, celui des contemporains de Cochinat, le sien, mais aussi le nôtre, qu’il importe de perpétuellement recalibrer
« Esprit, es-tu là  ? » Épigramme et satire en 1830
« Pochades », « Bigarrures », « Coups de lancettes »… L’épigramme en 1830 investit la prose journalistique, de la manière lapidaire et économe qui constitue sa marque de fabrique. Notre article vise à présenter les ressorts comiques et critiques de cette forme brève. À décrire la rhétorique du sous-entendu qui la fonde, contraintes législatives « aidant ». À la réinscrire, aussi, dans le cadre de l’histoire culturelle et politique du trait d’esprit : les plumes alertes et acérées du Figaro ou de La Caricature font passer dans l’opposition cet apanage de la culture aristocratique qu’étaient, chez l’honnête homme du xviie et du xviiie siècles, la raillerie et le persiflage. Par-delà son caractère divertissant, l’éloquence y devient corrosive. Les circonstances (historiques) et le support (périodique) de l’épigramme font s’actualiser et se réinventer l’éthique et l’esthétique du satiriste, tout en distinction et en connivence. Corrélat méthodologique : les formes ainsi prises par la satire prouvent la nécessité, s’il le fallait, d’ancrer la pragmatique du discours dans l’histoire.“Light sketches,” “Banter,” and “Barbs”… In the 1830s, the epigram was a succinct and pithy part of journalistic prose. This article explores the comical and critical scope of this concise form, its insinuating prose cunningly bucking legal constraints, and places it in its cultural and political context. The acerbic pens of Le Figaro and La Caricature gave the ordinary citizen of the 17th and 18th century a mocking view that was once the exclusive prerogative of aristocratic culture. The entertaining eloquence belied a more caustic intent. The circumstances (historical) and support (periodical) for the epigram shaped the satirist’s ethics and aesthetics in a refined way that cleverly drew in its audience. Methodological correlative: the resulting satirical forms necessarily situated the actual practice of the discourse in history
Vallès et les cultures orales
Corinne Saminadayar-Perrin (Cultures orales et civilisation de l’imprimé au xix siècle) apre il volume con un’introduzione sui legami, nella seconda metà dell’Ottocento, fra letteratura e culture orali, sia che queste ultime si esprimano nell’oratoria politica, nelle varie forme di «causerie journalistique», nella lettura pubblica nei salotti, nelle «chansons populaires», poi nella «petite presse populaire». Sempre molto controllata e censurata durante il Secondo Impero la «voix du peuple» ap..
Caricatures de photographies et photographies caricaturales
Les premiers développements industriels de la photographie, à l’époque du Second Empire, donnent lieu à la publication, dans la presse, d’un abondant discours critique sur le nouveau médium et son industrialisation. Contemporaine d’un avènement plus général de la culture médiatique, cette discussion se déploie dans la presse spécialisée consacrée à la photographie et aux arts. Si elle est présente dans la presse réputée sérieuse, elle s’impose également dans la « petite presse », où elle s’ex..
Ludovic FROBERT, Les Canuts ou la démocratie turbulente. Lyon, 1831-1834, Paris, Tallandier, 2009, 224 p. ISBN : 978-2-84734-570-4. 25 euros.
Ludovic Frobert, spécialiste d’histoire de la pensée économique et responsable, depuis 2003, d’un très utile programme d’édition en ligne de la petite presse ouvrière lyonnaise des années 1830, nous livre avec cet ouvrage une étude approfondie de la pensée des canuts lyonnais fondée sur un dépouillement très complet des quelques trois mille pages du fameux Écho de la fabrique. L’étude s’inscrit à la croisée de plusieurs réévaluations en cours de la fabrique lyonnaise. La première, incarnée no..
Aa. Vv., «L’Année balzacienne»», 2012, 3e série, n. 13
Gli studi compresi nelle prime tre sezioni di questo nuovo numero dell’«Année balzaciennne» costituiscono gli atti del convegno internazionale Balzac et les arts en regard, tenutosi a Parigi e a Saché dal 21 al 23 ottobre 2011. Bernard Vouilloux (Les fantaisies journalistiques de Balzac, pp. 7-24) considera il corpus dei testi narrativi di Balzac pubblicati sulle pagine della petite presse parigina tra il 1830 e il 1832 e studia le forme e le tecniche adottate dallo scrittore per ricontestual..
Roman policier, littérature médiatique et transferts culturels franco-grecs (1865-1965)
si le roman policier occidental, notamment français, est un produit de la « civilisation du journal » qui émerge en Europe au XIXe siècle, il se diffuse aussi en Grèce, selon un processus complexe de traduction, d’imitation et de création, par le biais quasi exclusif du support médiatique. Dans le présent article, nous analysons les transferts culturels franco-grecs à l’oeuvre dans la diffusion d’un genre populaire qui se présente comme l’une des multiples formes de la « littérature médiatique » (A. Vaillant). Toute la question consiste à savoir si, au terme d’une période d’observation d’un siècle (1865-1965), le roman policier grec réinterprète le modèle français en affirmant son hellénicité. En d’autres termes, il s’agit de se demander non seulement quels ont été les vecteurs historiques du passage d’une culture à l’autre, mais aussi quelles dynamiques de resémantisation ont accompagné l’implantation du roman policier dans les lettres populaires néo-grecques
L’impossible panorama : L’histoire fragmentée du journal au xixe siècle
Quel discours le xixe siècle a-t-il tenu sur le journal, quel imaginaire a-t-il déployé pour tenter de décrire l’objet périodique et son impact sur la société française ? Telle est la question que pose cet article qui se propose de mettre en concordance les petites formes médiatiques, telles qu’elles se déploient dans le journal, et la façon dont le xixe siècle a représenté et mis en scène le journal. Autrement dit, le modèle micropoétique qui organise la mosaïque médiatique contamine le discours tenu sur le journal. On peut le vérifier dans plusieurs genres et registres : la « littérature panoramique » (études de moeurs, codes, physiologies, keepsakes) sous la monarchie de Juillet, les inventaires anecdotiques et les petites biographies de journalistes sous le Second Empire ou encore les Mémoires de journalistes sous la IIIe République. Tous ces genres sont directement inspirés de la sphère médiatique et connaissent souvent des prépublications en journal ; ils se situent au croisement de la nouvelle à la main (la blague) et de l’anecdote, tout en dérivant constamment vers la fiction. Mais une nuance doit être apportée, notamment du côté de certaines entreprises romanesques (les Illusions perdues de Balzac, Charles Demailly des Goncourt, Bel-Ami de Maupassant, entre autres) ainsi que des débuts de l’historiographie du journal, qui naît à la fin des années 1850 avec la vaste Histoire politique et littéraire de la presse en France d’Eugène Hatin. On trouve là une ampleur et une hauteur de vue qui déplacent indéniablement le modèle micropoétique.What was the 19th century’s discourse on the newspaper, what vision underpinned the periodical and its impact on French society? This article explores the forms of the small press within the established 19th century newspaper, noting that the micro-poetic model within the media mosaic contaminates the discourse on the newspaper itself. This can be verified in various genres and aspects: panoramic literature (study of customs, codes, physiologies, keepsakes) during the July Monarchy, inventories of anecdotes and short biographies of journalists during the Second Empire as well as journalists’ output under the Third Republic. These media-based genres were often pre-published in newspapers and interfaced with artisanal news (jokes) and anecdotes, always tending to fiction. But there’s an important nuance here, notably in respect to certain Romanesque works (Balzac’s Illusions perdues, Goncourt’s Charles Demailly, Maupassant’s Bel-Ami, among others) as well as early newspaper historiography begun in the late 1850s with Eugène Hatin’s enormous Histoire politique et littéraire de la presse en France, which is of such expansive high quality as to definitively displace the micro-poetic model
Em torno dos periĂłdicos femininos
O texto Ă© campo de confluĂŞncia de algumas preocupações: uma, a necessidade de dissociar a imprensa periĂłdica feminina da conotação negativa decorrente da sua classificação em petite presse; outra, de esclarecer a natureza dos periĂłdicos femininos e acertar uma designação ou distinguir as possĂveis designações; outra ainda, de afirmar o poder e os limites desta imprensa, independentemente de reproduzir estereĂłtipos tradicionais ou propor novos papĂ©is para as mulheres em regime de igualdade de oportunidades. Nesta abordagem geral inclui-se uma listagem de periĂłdicos que vai de 1807 a 1974
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