8 research outputs found

    Le corps, la marche et la zone critique du paysage

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    Du paysage, rien ne peut tenir dans nos gabarits classiques (i.e. nature/culture, humain/non-humain, etc.). C’est le constat que tout lecteur assidu pourra tirer de l’immense bibliographie dont le paysage est aujourd’hui la visĂ©e. En d’autres termes, le paysage met notre pensĂ©e en crise. De fait, vivre (pour bien parler) du paysage requiert de nouvelles mĂ©thodes et c’est Ă  cette perspective que nous nous livrons tout au long de l’article. Pour ce faire, le corps est au cƓur de la dĂ©marche et devient progressivement une interface de lecture et d’écriture de l’espace, au grĂ© de « l’expĂ©rience vĂ©cue du temps », comme l’exprimait l’artiste Barnett Newman. Plus tard, l’usure aussi Ă©reintante que gratifiante et induite par le rythme de la marche va augurer d’une instauration paysagĂšre progressive, par-delĂ  le seul vĂ©hicule de l’art, donc vers une mobilisation plus qu’une fixation.When it comes to landscape, none of our classical ontologies (e.g. nature/culture or human/non-human) are satisfying. Such a conclusion can be drawn by any committed reader parsing the abundant literature which takes landscape as its central subject. Thus, I set out to explore new ways of understanding the ambiguous essence of landscape by placing my own body at the center of what I do. As an interface, it goes along the reading and the writing of space and across a “physical sensation of time”, as artist Barnett Newman once put it. As I shall show, walking tears and wears the body and not only does it fulfill a slow degradation but also inadvertently yields a significant reward, making the body – in flesh and mind – an interface for ingoing and outgoing signals. This way I will go beyond the theory of a merely art-mediated landscape, thus, toward a mobilization rather than a fixation

    En forĂȘt domaniale du Flamand

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    Comment un paysage natif peut-il devenir un paysage photographique ? Les habitudes sont-elles un poids ou, au contraire, offrent-elles une finesse d’analyse supplĂ©mentaire au photographe ? Autrement dit, cette connivence va-t-elle promouvoir ou proscrire un projet photographique ? Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, qui suggĂšrent dĂ©jĂ  un passage du pays au paysage, nous nous plaçons en forĂȘt domaniale du Flamand, un massif forestier mĂ©docain. AprĂšs avoir montrĂ© qu’il existe une gĂ©nĂ©alogie entre la Flandre, le MĂ©doc et la notion de paysage, nous mĂ©diterons sur l’enchevĂȘtrement des dimensions utilitaire et iconique de la forĂȘt, Ă  travers son emblĂšme : le pin maritime. Nous le ferons Ă  l’appui de notre corpus photographique. Au terme de l’exploration gĂ©ohistorique et photographique, nous montrerons Ă  quel point la beautĂ© schĂ©matique de l’image touristique, en recouvrant le pays d’un « vernis », Ă©lude les lourds moyens techniques nĂ©cessaires pour maintenir la correspondance entre le milieu et sa reprĂ©sentation.How can a native landscape become a photographic image ? Do habits weigh on photographers or do they, on the contrary, make them more astute in their analyses ? In other words, does such proximity promote or proscribe a photographic project ? To answer these questions, which already suggest a shift from the land to the landscape, we take a look at the Flamand national forest in a woodland area of the MĂ©doc region. After demonstrating the existence of a “geohistorical” link between Flandre, MĂ©doc and the notion of the landscape, we reflect on the interlocking utilitarian and iconic dimensions of the forest through its emblematic maritime pine by using our photographs. Thanks to this geohistorical and photographic exploration, we show to what extent the simplistic beauty of the touristic image, by conferring on the land a “varnish”, eludes the complex technical resources needed to maintain a correspondence between the environment and its representation

    CuriositĂ©s de l’observation photographique

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    Jusqu’à quel point peut-on reprĂ©senter objectivement un paysage en mutation avec la photographie ? Quels critĂšres adopter pour y arriver ? Est-ce le but d’un Observatoire photographique ? Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, il faudra se pencher sur la croyance en une image photographique dite mĂ©canique et voir quelle fut sa fortune, d’abord en sciences puis en art. Ainsi, nous suivrons le fil de l’observation, quitte parfois Ă  dĂ©tricoter la notion jusqu’à tomber sur celle qui lui est implicitement associĂ©e : l’objectivitĂ©. De lĂ , Ă  l’appui d’un entretien avec le photographe Gilbert Fastenaekens puis d’une rĂ©flexion centrĂ©e sur les images photographiques de paysages vides, il s’agira de montrer l’inadĂ©quation de termes comme « neutralité », « retrait » ou bien « dĂ©tachement » ; souvent amalgamĂ©s pour analyser la dĂ©marche des photographes. Lorsque des photographes sont en mission, c’est engagĂ©s tout entier sur le terrain d’une Ă©criture photographique qu’ils s’occupent du paysage, d’un regard instruit, certes, mais aussi lourdement instrumentĂ©. Quant aux images qu’ils produisent, c’est parce qu’elles sont prises dans une longue sĂ©quence d’attachements techniques que l’idĂ©e mĂȘme d’un dĂ©tachement doit nous paraĂźtre douteuse.To what extent is it possible to give an objective representation of a changing landscape by means of photography ? Which criteria should be adopted to achieve this ? Is this the purpose of a photographic observatory ? To answer these questions, it is necessary to reflect on the belief in a so-called mechanical photographic image and to look at what has become of this belief in science and subsequently in art. Thus we shall follow the thread of observation, even if this means unravelling the notion until we encounter the that of objectivity which is implicitly associated with it. From that point on, based on an interview with the photographer Gilbert Fastenaekens, followed by an analysis of photographic images of empty landscapes, the aim will be to demonstrate the inadequacy of terms such as “neutrality”, “distance”, or even “detachment” ; often used confusedly in analysing the approach of photographers. When working on an assignment, although they are focusing on the landscape, photographers are entirely engaged in the field of photographic composition, albeit with a trained and highly instrumented eye. As for the images they produce, it is because they are taken within a long sequence of technical attachments that the very idea of a detached view should be considered as highly doubtful

    Paysage :de démarche en (dé)construction photographique. Géohistoire de l'image à l'aube de l'AnthropocÚne

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    De quoi le geste photographique est plein dans le paysage ?Pour répondre à cette question, nous employons une méthode résolument transversale en revenant à l’étymologie pour déployer non pas une manière de faire mais d’aller vers. Dans cette lancée favorable à une pratique et une théoriedu paysage puis à l’articulation de ces deux versants, la recherche épistémologique permet de décrire les fondements de l’instauration des dualismes, ces césures aux fondements de la modernité européenne d’abord instaurés par la projection perspective (cette manière tout à fait singulière de se représenter – mais aussi de rapporter – le monde) et sur lesquelles le paysage européen repose ;tandis que la recherche photographique vient éprouver nos arguments et in fine, mettre en abîme les conceptions épistémologiques dont l’outil photographiques’est in niment fait le relais dans le paysage. Nous montrons notamment que l’image photographique consomme la rupture du fossé dualiste :elle le fait matériellement aboutir en images et en épuise symétriquement sa possibilité théorique. En Islande, sur un terrain qui donne – du moins de prime abord – toutes les garanties d’une « pure nature », nous photographions des sites où il n’est visiblement plus possible de séparer nettement le naturel de l’humain, avec l’ambition de faire poindre, à la fois dans et par l’image, ce qu’il convient de nommer la fermeture épistémologique qu’annonce l’Anthropocène, un tournant géohistorique éminemment photographique.Doctorat en Art et Sciences de l'Artinfo:eu-repo/semantics/nonPublishe

    Curiosités de l'observation photographique

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    Jusqu'Ă  quel point peut-on reprĂ©senter objectivement un paysage en mutation avec la photographie ?Quels critĂšres adopter ?Est-ce le but d’un Observatoire photographique ?Pour rĂ©pondre Ă  ces questions, il faudra se pencher sur la croyance en une image photographique dite mĂ©canique et voir quelle fut sa fortune, d’abord en sciences puis en art. Ainsi, nous suivrons le fil de l’observation, quitte parfois Ă  dĂ©tricoter la notion jusqu’à tomber sur celle qui lui est implicitement associĂ©e :l’objectivitĂ©. De lĂ , Ă  l’appui d’un entretien avec le photographe Gilbert Fastenaekens puis d’une rĂ©flexion centrĂ©e sur les images photographiques de paysages vides, il s’agira de montrer l’inadĂ©quation de termes comme « neutralitĂ© », « retrait » ou bien « dĂ©tachement » ;souvent amalgamĂ©s pour analyser la dĂ©marche des photographes. Lorsque des photographes sont en mission, c’est engagĂ©s tout entier sur le terrain d'une Ă©criture photographique qu'ils s’occupent du paysage, d’un regard instruit, certes, mais aussi lourdement instrumentĂ©. Quant aux images qu’ils produisent, c’est parce qu’elles sont prises dans une longue sĂ©quence d'attachements techniques que l'idĂ©e mĂȘme d'un dĂ©tachement doit nous paraĂźtre doĂ»teuse.info:eu-repo/semantics/publishe
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