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Les activités de contribution dans la politique intranet d'un Conseil Général : de l'injonction à une sémio-politique de la « transversalité» en organisation
International audienceA partir du déploiement de nouvelles gouvernances éditoriales au sein des dispositifs numériques, cet article interroge un agencement qui participe au formatage des politiques organisationnelles, ainsi que les processus normatifs et coercitifs qui le caractérisent. En amont, il repose la question des rapports entre des pratiques locales et un mot d'ordre – la transversalité - , entre une injonction gouvernementale portant sur l'e-administration et son application au sein des ingénieries info-communicationnelles rattachées aux intranets. Les nouvelles politiques d'écritures et de contribution décentralisée, leur référentiel d'actions, sont envisagés comme un « script » issu du couplage intranet-transversalité. On examine alors le dispositif d'un Conseil Général, les discours des chefs de projets, la place des objets techniques, les pratiques et perceptions du réseau de contributeurs, ce dernier étant l'incarnation majeure d'une mise en conformité de l'organisation vis à vis d'un impératif normatif. Cette recherche montre donc la manière dont l'activité de contribution se trouve être, à la fois, aux prises avec l'intranet et avec l'injonction à la transversalité. Des tensions s'expriment ici massivement sur les modes de régulation et les objectifs de l'activité de contribution, sur la reconnaissance et le développement de nouveaux professionnalismes info-communicationnels, sur l'investissement de l'interface et la mise en visibilité des territoires. Ce faisant, on propose l'élaboration progressive d'une sémio-politique de l'innovation organisationnelle à partir d'une combinatoire complexe des narrations
Proposition pour une analyse critique de l'innovation organisationnelle : le cas de l'e-organisation et de ses associations professionnelles
International audienceDans le champ organisationnel, les associations professionnelles dédiées aux intranets constituent une instance hétérogène de gouvernance techno-politique de l'innovation managériale. Ces collectifs se présentent à la fois comme dispositif de diffusion de cette auto-expérimentation, auto-observation des professionnels, et dispositif d'évaluation des politiques organisationnelles. Ainsi, les associations professionnelles se dédiant aux politiques TIC et à « l'e-organisation » se font le véhicule de « scripts d'actions », « de scénarii désirants », posés en normes instituées s'affrontant, cohabitant, se nourrissant les uns les autres, de projets et pratiques différenciés, de récits consensuels - plus rarement de controverses - et ce, pour de nouvelles relances potentielles de l'innovation. Nous proposons d'analyser cette constellation d'acteurs en tant qu'agencement (au sens de F.Guattari et G.Deleuze) et dispositif de performation distribuée. Afin de décrire les actants qui agissent ici et les processus qui caractérisent ce couplage sociogenèse-technogenèse, notre recherche a été initiée à partir d'une équipe projet intranet dont nous avons suivi les connexions s'établissant avec les associations professionnelles. Nous en présentons synthétiquement les résultats, la description des activités de trois d'entre elles et d'une carte de cet espace associatif, des liens de réciprocité qui se dessinent. Nous prenons en compte les dispositifs narratifs et certains de leurs éléments que sont les doxas et les mots d'ordre. On interroge les associations professionnelles en tant qu'agencement attracteur, organisateur du filtrage et de la capture des actualisations locales qui co-adviennent et qui le traversent
L'organisation peut-elle s'inventer par les scripts ?: Performations et actualisations dans les agencements intranet.
International audienceA partir de l'observation d'un consensus apparent, dans le champ managérial, portant sur les rapports déterministes ainsi institués entre politiques TIC et transformations organisationnelles, cet article interroge les modes de production des « modèles » et de codifications de l'action stratégique, et d'autre part, la propension de l'organisation à « créer du nouveau », à innover, sous les conditions d'une performation distribuée. Nous proposons une réflexion à partir de ce que nous appelons les scripts de l'e-organisation, envisagés comme actants de performation complexe, et impliquant de penser les phénomènes de normalisation comme des objets ou des zones frontières, comme des appareils de capture et de convergence, assurant les processus de traduction et les processus de variation potentielle qui les accompagnent. A partir d'un projet intranet « collaboratif », on montre quels sont les scripts dominants au niveau de l'équipe de conception et que nous avons organisés selon trois figures du projet : structuro-normative, socio-cognitive, socio-politique. On montrera aussi l'agencement de ressources hétérogènes qui participent au formatage de ces dernières, sur divers niveaux d'échelle : discours, inscriptions matérielles, caractéristiques technologiques, ingénierie-projet, dont les véhicules sont les acteurs politiques et décisionnels de l'organisation, d'autres organisations engagées dans la même stratégie, les futurs utilisateurs-salariés, les éditeurs de solutions TIC, les instances de légitimation (presse professionnelle notamment), les objets techniques eux-mêmes. Ce faisant, le dispositif se présente comme un espace de dévoilement, non seulement de raisons tenues pour acquises, de visions institutionnalisées, de mots d'ordre, de rationalités naïves qui se répètent et s'instrumentent, mais aussi, comme un espace de débats entre acteurs du projet, d'isomorphismes inter-organisationnels qui se différencient, de cartes socio-cognitives où s'associent, s'affrontent et se déplacent les subjectivités. Une telle situation de conception collective met en visibilité les tensions au cœur des couplages socio-techniques, entre forces « nomades » d'actualisation/altération des scripts, et l'investissement de cette techno-politique par des affects et des désirs au fondement « d'un nouvel ordre managérial » incessamment revendiqué, d'une raison innovatrice, symptômes des négociations en cours sur les modes de contrôle des collectifs (et de leurs territoires numériques), sur la gouvernance des coopérations et des flux info-communicationnels traversant les organisation
Le territoire numérique organisationnel à l'épreuve des pratiques socio-numériques des salariés sur internet : éléments d'une controverse
International audienceL'usage par les salariés, des dispositifs associés au web social est un phénomène qui a largement investi les revues professionnelles et discours managériaux des derniers mois. Face à ce « débordement » apparent des frontières organisationnelles, les débats sont l'indice de la constitution de nouveaux rapports de force qui s'établiraient à l'aune du développement des pratiques expressives et sociales des salariés sur internet. En inscrivant, notre recherche dans la continuité des travaux de la sociologie de la traduction, nous examinons une controverse principale se rapportant à la dimension politique des technologies dans le territoire numérique organisationnel. Cette controverse se nourrit de tensions relatives à la cohabitation entre les pratiques internet et les dispositifs intranet, aux nouvelles socialisations professionnelles et à la production de traces. Plus largement, se négocient ici un affaiblissement (perçu comme tel par certains) de la « maîtrise » organisationnelle et la montée en compétences et en exigences des salariés vis à vis des politiques TIC de leur entreprise. On propose une analyse des positions du management et des salariés. La caractérisation de cet agencement et des débats est effectuée à partir de l'exploitation des actions et des discours de collectifs et professionnels RH, ainsi que des données issues d'une recherche réalisée auprès des salariés d'une grande organisation publique française
Le territoire organisationnel à l'épreuve des pratiques socio-numériques des salariés sur internet : éléments d'une controverse
International audienceL'usage par les salariés, des dispositifs associés au web social est un phénomène qui a largement investi les revues professionnelles et discours managériaux des derniers mois. Face à ce « débordement » apparent des frontières organisationnelles, les débats sont l'indice de la constitution de nouveaux rapports de force qui s'établiraient à l'aune du développement des pratiques expressives et sociales des salariés sur internet. En inscrivant, notre recherche dans la continuité des travaux de la sociologie de la traduction, nous examinons une controverse principale se rapportant à la dimension politique des technologies dans l'espace organisationnel. Celle-ci se nourrit de tensions relatives à la cohabitation entre les pratiques internet et les dispositifs intranet, aux nouvelles socialisations professionnelles et à la production de traces. Plus largement, se négocient ici un affaiblissement (perçu comme tel par certains) de la « maîtrise » organisationnelle et la montée en compétences et en exigences des salariés vis à vis des politiques TIC de leur entreprise. On propose une analyse des positions du management mais aussi, ce qui est rarement traité, de celles des salariés. La caractérisation de cet agencement et des débats est effectuée à partir de l'exploitation des actions et des discours de collectifs et professionnels RH, ainsi que des données issues d'une recherche réalisée auprès des salariés d'une grande organisation publique française
Le territoire numérique organisationnel à l'épreuve des pratiques socio-numériques des salariés sur internet : éléments d'une controverse
L'usage par les salariés, des dispositifs associés au web social est un phénomène qui a largement investi les revues professionnelles et discours managériaux des derniers mois. Face à ce « débordement » apparent des frontières organisationnelles, les débats sont l'indice de la constitution de nouveaux rapports de force qui s'établiraient à l'aune du développement des pratiques expressives et sociales des salariés sur internet. En inscrivant, notre recherche dans la continuité des travaux de la sociologie de la traduction, nous examinons une controverse principale se rapportant à la dimension politique des technologies dans le territoire numérique organisationnel. Cette controverse se nourrit de tensions relatives à la cohabitation entre les pratiques internet et les dispositifs intranet, aux nouvelles socialisations professionnelles et à la production de traces. Plus largement, se négocient ici un affaiblissement (perçu comme tel par certains) de la « maîtrise » organisationnelle et la montée en compétences et en exigences des salariés vis à vis des politiques TIC de leur entreprise. On propose une analyse des positions du management et des salariés. La caractérisation de cet agencement et des débats est effectuée à partir de l'exploitation des actions et des discours de collectifs et professionnels RH, ainsi que des données issues d'une recherche réalisée auprès des salariés d'une grande organisation publique française.pratiques socio-numériques des salariés sur internet; intranet; controverse; cultures numériques; techno-politique
Le mouvement " Open Data " dans la grande transformation des intelligences collectives et face à la question des écritures, du web sémantique et des ontologies
Cognitive capitalism has two main characteristics, collective intelligence and the intensive use of information technology, based on the digitization of content, procedures and writings. In this paper, we try to examine the Open Data movement faced with the transformation of collective intelligence. We analyze this process in the context of public policy, science, intelligence software. We show how this movement articulates with the issue of semantic web ontologies and with the rise of algorithmic. We emphasize, indirectly but strong, on the emergence of "data mining" as "imperial narrative," as the story of performative societies in the context of anthropological stratum Internet. We outline the possibility of new modes of governance and the emergence of new ways of thinking about politics and public space. The future of democratic societies is partly at stakeLe capitalisme cognitif a deux caractéristiques principales, l'intelligence collective et l'utilisation intensive des technologies de l'information, fondées sur la numérisation du contenu, des procédures et des écritures. Dans cet article, nous essayons d'examiner le mouvement Open Data face à la transformation des intelligences collectives et analysons ce processus dans le cadre de l'action publique, de la science, de l'intelligence logicielle, de la stratégie. Nous montrons comment ce mouvement s'articule avec la question du web sémantique, des ontologies, avec la montée de l'algorithmique. Dans ce cadre, l'émergence du " data mining" se présente comme "récit impérial", comme le récit des sociétés performatives. S'ouvre également la possibilité de nouveaux modes de gouvernance, l'émergence de nouvelles façons de penser le politique et l'espace public
Désirs de data. Le trans et post humanisme comme horizons du plissement numérique du monde
RÉSUMÉ Dans cet article, la prolifération de data est examinée dans le cadre du processus d'artificialisation du monde et comme effet d'une sémiotique générale pour assurer la permanence et la transformation de la fabrique de nous-mêmes et de notre milieu associé. Cette prolifération de data est réglée sur les mouvements, intensités, des régimes de désirs et sur les processus de subjectivation qui lui sont immanents. Mais elle active en même temps de nouveaux états du Virtuel qui les enveloppent. On prend comme exemples l'urbanisation et le marketing en insistant sur certains aspects de la transformation des intelligences collectives. Ce faisant est esquissée une perspective sur le « trans et post humaniste », expression et exprimé de ces désirs
Sémio-politiques et algorithmiques organisationnelles dans les réseaux socio-numériques
Cet article examine l’extension des données associées aux dispositifs socio-numériques au sein des organisations. Les liaisons entre données, documents, individus et collectifs de travail, opérées au sein des réseaux sociaux internes répondent notamment aux mots d’ordre, d’une organisation a-centrée/a-hiérarchique, à l’impératif de « créativité » et d’enrichissement des « réseaux de savoirs ». En prenant appui sur l’analyse de solutions mises en œuvre dans de grandes organisations sont présentés certains modes d’acquisition et de traitement des données, ainsi que les formes d’une algorithmique organisationnelle en devenir. Ce faisant, nous montrons la nécessaire analyse des sémio-politiques pour toute ethnographie numérique et l’examen de ces dernières dans leur couplage avec des pratiques socio-cognitives.This article examines the expansion of data related to the socio-digital systems within organizations. The connections between data, documents, individuals and collectives, effected within internal social networks, are in part the expression of specific slogans, those of a-centered and a-hierarchical organization. They seem to be in accordance with the imperative of « creativity» and enrichment of « knowledge networks». We present some modes of acquisition and data processing and we put in perspective the « algorithmic becoming» within organizations. For this, we rely on the analysis of solutions implemented in large organizations. In doing so, we show that it’s necessary for any types of digital ethnography to analyze from a pragmatic point of view, semio-political regimes that are at work, and this, coupled with socio-cognitive practices
Les activités de contribution dans la politique intranet d’un Conseil Général : de l’injonction à une sémio-politique de la « transversalité» en organisation
A partir du déploiement de nouvelles gouvernances éditoriales, cet article interroge un agencement qui participe au formatage des politiques organisationnelles, ainsi que les processus normatifs et coercitifs qui le caractérisent. En amont, il repose la question des rapports entre des pratiques locales et un mot d’ordre, entre une injonction gouvernementale portant sur l’e-administration et son application au sein des ingénieries info-communicationnelles rattachées aux intranets. Les nouvelles politiques d’écritures et de contribution décentralisée, leur référentiel d’actions, sont envisagés comme un « script » issu du couplage intranet-transversalité. On examine alors le dispositif d’un Conseil Général, les discours des chefs de projets, la place des objets techniques, les pratiques et perceptions du réseau de contributeurs, ce dernier étant l’incarnation majeure d’une mise en conformité de l’organisation vis-à -vis de l’exigence de transversalité. Cette recherche montre donc la manière dont l’activité de contribution se trouve être, à la fois, aux prises avec l’intranet et avec l’injonction à la transversalité, ainsi qu’une dichotomie entre la volonté politique affichée et l’application hétérogène des visées politiques et stratégiques. Des tensions s’expriment ici massivement sur les modes de régulation et les objectifs de l’activité de contribution, sur la reconnaissance et le développement de nouveaux professionnalismes info-communicationnels, sur l’investissement de l’interface et la mise en visibilité des territoires. Ce faisant, on propose l’élaboration progressive d’une sémio-politique de l’innovation organisationnelle à partir d’une combinatoire complexe des narrations.From the analysis of new ways developped by the publishing management, within the intranets, the purpose of this article is to offer a framework to understand the « socio-technical collective assemblages » that shape the praxis and the politics of new organizations. Besides, these « collective assemblages » shape the whole coercive and prescriptive processes. We closely observe, the relations between a governmental injunction concerned of the digital administration developement and the organizational cooperations. We study the translation process of this injunction (in the way of Callon – Latour) through the implementation of information and communication machinery. More precisely, the machinery embodied in the collaborative intranets. The« new economy of contribution » and its system of reference are considered as operators of transversality or, « transversality script ». Next, we explore in a pragmatical way the organization of a « Conseil Général » and we examine the intranet praxis through the perceptions of a specific network of « correspondants-infos ». This terrain allows us to underline the great gap between the political views expressed by the compagny managers and hox transversality is actually carried out. It is the scene of political and organizationnal conflicts and controversies. These sophisticated implementations of pilotage, these politics of semiotics cause hard controversies about the new regimes of visibility inside the digital territories