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La trace des temps. Les complexes socio-ÂĂ©cologiques au prisme du paysage. Pour une gĂ©ographie de l'environnement impliquĂ©e
This dissertation constitutes the core of a Habilitation to supervise research (HDR) in geography and planning. It is an original text whose guiding principle is to contribute to an involved environmental geography. In it, I explain the importance of using time and history to deal with environmental issues and to respond to societal expectations in this field. Contemporary environmental concerns seem to me to be the symptom of a major crisis in the relationship between nature and society, i.e. the way in which contemporary societies define, organise and represent their relationship with nature. My research focuses on the analysis of complex objects characterised by their socio-ecological hybridity and their multiple temporalities. I have made methodological choices that lead me today to approach these questions by privileging an entry through the landscape. This landscape-tool allows me to take into account the multiform relationships that exist between observation and experience, between forms and processes, between the element and the system, between the local and the global. The research device I am developing offers the possibility of collectively constructing an understanding of the complex evolutions at the origin of current environments and of sharing it in order to envisage together conceivable trajectories for the future. This leads me to present research perspectives based on the idea that landscape mediation is (or is becoming) a means of acting in a complex and uncertain world, by enabling a society in its environment to formulate territorial projects on a local scale and to regenerate the thinking of a development that would become truly sustainable.Ce mémoire constitue le cœur d’un dossier d’Habilitation à diriger des recherches en géographie et aménagement. Il s’agit d’un texte original dont la ligne directrice vise à contribuer à une géographie de l’environnement impliquée. J’y explicite tout l’intérêt de recourir au temps et à l’histoire pour traiter des questions d’environnement et pour répondre aux attentes sociétales en ce domaine. La préoccupation environnementale contemporaine me semble être le symptôme d’une crise majeure du rapport nature/société, c’est-à -dire de la façon dont les sociétés contemporaines définissent, organisent et se représentent leurs rapports à la nature. Mes recherches privilégient l’analyse d’objets complexes caractérisés par leur hybridité socio-écologique et leurs temporalités multiples. J’ai fait des choix méthodologiques qui m’amènent aujourd’hui à aborder ces questions en privilégiant une entrée par le paysage. Ce paysage-outil permet de prendre en compte les rapports multiformes qui existent entre l’observation et l’expérience, entre les formes et les processus, entre l’élément et le système, entre le local et le global. Le dispositif de recherche que je développe offre la possibilité de construire collectivement une compréhension des évolutions complexes à l’origine des environnements actuels et de la partager pour envisager ensemble les trajectoires concevables dans le futur. Cela m’amène à présenter des perspectives de recherche fondées sur l’idée que la médiation paysagère est (ou est en train de devenir) un moyen pour agir dans un monde complexe et incertain, en permettant à une société dans son environnement d’énoncer des projets de territoire à l’échelle locale et de régénérer la pensée d’un développement qui deviendrait réellement durable
Territoires et fonctions : des pratiques aux paradigmes : les systèmes régionaux et les dynamiques d'innovation en débats (t.2.)
Promesses et effets des observatoires fonciers : une géographie politique de dispositifs sociotechniques pour le développement en contextes africains et sénégalais (1980/2022)
En Afrique subsaharienne, depuis le début des années 1990, le concept d'observatoire foncier a soulevé un fort intérêt dans le champ du développement. Pourtant, malgré la grande visibilité du concept, beaucoup d'observatoires fonciers restent au stade de projets de papier avec peu de concrétisations sur le terrain ou n'ont qu'une existence symbolique (un logo, un atelier de lancement, un site Internet) sans production réelle d'informations ni diffusion de connaissances. Cette thèse analyse la circulation et la matérialisation du discours qui met en avant la création d'observatoires fonciers comme instruments de promotion d'une " bonne gouvernance foncière ". Elle est fondée sur une analyse approfondie des initiatives d'observatoires fonciers au Sénégal et d'une mise en perspective avec d'autres expériences d'observatoires ailleurs en Afrique (Burkina Faso, Madagascar, Ouganda, Tchad, etc.). À partir d'enquêtes de terrain principalement menées au Sénégal (octobre-décembre 2020 et octobre-décembre 2021) et en Ouganda (février-mars 2020) et enrichies par les apports de la géographie politique, de la sociologie de l'action publique et de la socio-anthropologie du développement, la thèse étudie les discours et les pratiques autour des projets d'observatoires fonciers et la distance entre les deux. Ce travail repose sur l'hypothèse selon laquelle les dimensions idéelles, symboliques et performatives des observatoires fonciers sont aussi importantes que leur matérialité et les effets concrets sur l'action publique. Il s'organise autour de trois axes : la circulation et l'évolution du concept d'observatoire et l'analyse des réseaux d'acteurs qui contribuent à sa diffusion ; les processus de fabrique et de mise en oeuvre des observatoires fonciers sur le terrain et leurs effets sur l'action publique ; enfin " ce qui fait ressource " dans une démarche d'observatoire foncier ainsi que les rapports de pouvoir qui se font jour autour de la captation de ces ressources (informationnelles, matérielles, symboliques, etc.). Cette recherche montre qu'au fur et à mesure de la construction des politiques publiques foncières et de l'évolution de l'aide au développement, le concept d'observatoire foncier a acquis de nouvelles finalités, s'ancre dans de nouvelles institutions et suscite l'intérêt de nouveaux acteurs. Le concept d'observatoire foncier a ainsi évolué vers l'un de ces mots à la mode que de nombreux acteurs utilisent dans le champ du développement mais qui signifient beaucoup de choses différentes pour différents types d'acteurs. Elle montre également les nombreux écarts de mise en oeuvre (implementation gaps) entre les objectifs annoncés par les promoteurs des observatoires fonciers, en particulier en termes de production et diffusion de connaissances, et ce que les équipes des observatoires parviennent à faire sur le terrain. Enfin, face à de nombreux observatoires sans données, la recherche met en évidence que la dimension symbolique des observatoires fonciers prend le pas sur leur production effective et leur effet sur l'action publique. Par conséquent, la compétition pour capter ce qui fait ressource dans les projets d'observatoires fonciers est une compétition plus orientée vers des ressources symboliques que vers des ressources matérielles et informationnelles pour formuler des diagnostics différents de ceux posés par les acteurs dominants et infléchir les rapports de pouvoir fondés sur un accès asymétrique à l'information. Finalement, le résultat principal de cette recherche est de mettre en évidence que, jusqu'à présent, les observatoires fonciers tels qu'ils ont été mis en place en Afrique n'ont pas bouleversé les relations de pouvoir entre acteurs, ni la compétition pour les ressources au sein de l'arène foncière
La mobilisation du paysage par les acteurs publics locaux, un enjeu stratégique de territorialisation ? Réflexions en Loire Moyenne : Blois, Nevers, Saumur
La thèse dispose d'un tome 2 disponible sur demande par courriel.In France, the notion of landscape has gradually become the focus of national policies. Why local stakeholders choose to use Landscape to talk and think about the territrory ? Is it only a reason of vertical translation of national orders ? We formulate the hypothesis that landscape then participates in a specific and singular transversal strategy for every territory in project, in a process of reterritorialisation (Deleuze and Guattari 1980). The analysis is based on three middle-size cities all located on the Loire River. The method lies on the analysis of territorial policies, analysis of individual and collective discourse by local stakeholders, and on the analysis of the interplay of stakeholders organized around the notion of landscape. Thus, we show the way in which landscape is defined at the local level, whether it is the object of an organized strategy and whether it carries other, more sectorized, objectives. Our research finally opens onto a topical issue worth investigating : what is the political role of landscape? How does the public consideration of landscape foster new modes of definition for emerging territories ? This reflection is of particular contemporary importance to envision the evolution of landscape and of directly related jobs, such as the rapidly changing activity of landscape architectsLe paysage est devenu progressivement en France un objet de politiques nationales mais aussi locales. Pourquoi les acteurs publics locaux mobilisent-ils le paysage pour parler de et penser leur territoire ? Est-ce seulement le fruit d'une traduction descendante d'injonctions venues de l'Etat ? La thèse montre comment le paysage participe parfois à une stratégie de projet spécifique et singulière, dans un processus de reterritorialisation. L'analyse s'appuie sur l'étude de trois villes moyennes de la vallée de Loire, Blois, Nevers et Saumur. La méthode croise plusieurs disciplines issues de la géographie, de l'analyse paysagère mais aussi de la sociologique des organisations ou encore de la philosophie. La thèse apporte ainsi de nouveaux éléments sur la manière dont le paysage est appréhendé localement, s'il peut répondre à une stratégie organisée et s'il porte d'autres objectifs plus sectorisés. La recherche ouvre finalement sur une question d'actualité qui mérite d'être interrogée : quelle est la part politique du paysage ? En quoi la prise en compte du paysage favorise de nouveaux modes de définition de territoires ? Cette réflexion amène conjointement à interroger l'évolution politique des territoire, notamment le rôle politique des communautés d'agglomération
Développement territorial, patrimoine et tourisme en zones fragiles et menacées : entre dynamiques économiques, démocratie participative et communication
L'outil-frise : une expérimentation interdisciplinaire: Comment représenter des processus de changements en territoires de montagne ?
Ont également contribué à cette publication : Denis Laforgue ; Sandrine Tolazzi ; Sophie Madelrieux ; Pénélope Lamarque ; Sabine Girard ; Mélanie Duval ; Suzanne Berthier-Foglar ; Philippe Bourdeau ; Anouk Bonnemains ; Hugues FrançoisInternational audienceLe LabEx Innovation et Territoires de Montagne a pour ambition de construire une communauté de recherche en sciences humaines et sociales travaillant sur la montagne. Dans cette dynamique, un collectif de chercheurs issus de différents champs disciplinaires et de parcours variés s’est proposé de développer une démarche de recherche qui dépasse les clivages disciplinaires par la formalisation d’un outil de dialogue sur le changement territorial. Ce carnet expose la construction, les enjeux et les résultats d’une telle démarche. Celle-ci a conduit à la mise en place d’un dispositif comprenant l’élaboration de documents-ressources, l’expérimentation collective d’une méthode sur différents systèmes territoriaux de montagne, l’échange en séminaires, ainsi que les retours critiques individuels et collectifs sur les apports d’une telle expérimentation. Au cœur de ce dispositif, « l’outil-frise », un outil de représentation synthétique et globale des changements territoriaux, qui permet de visualiser les co-évolutions et les interactions des composantes d’un processus complexe. Il implique une mise en perspective processuelle de l’objet d’étude, à savoir l’identification de la nature des mouvements et des moteurs facteurs de changements. Les enjeux épistémologiques et méthodologiques des différentes approches disciplinaires du changement ont ainsi pu être abordés, et notamment les concepts de rupture, de bifurcation, d’adaptation ou de transition territoriales
Communication environnementale et biodiversité dans le Parc naturel régional du Pilat
The central theme of this thesis arose from questions about the links between key environmental concepts in international and national communication and their impact on communication at local level. Biodiversity indeed perfectly illustrates such interactions insofar as the UN launched 2010 as the International Year of Biodiversity – which was widely covered by the media –, while the Regional Natural Park of Pilat chose the same year to develop its Biodiversity Observatory project. This study aims at showing that environmental communication is becoming more professional in the Park for which such concerns have now become a major issue. Not only is communication crucial to have messages delivered, but it has become a strategic tool for financing purposes in a context of increasingly fierce competition. The stakes of biodiversity have been reinvested into the communication strategy of the Pilat Park. The observation of the communication devices of the Park also raises the question of their role in building an identity for the organization. According to the research we conducted, far from being fixed, this identity seems to be constantly adapting to interaction situations, depending on whether they require the creation of a common world or of a differentiation space. We will thus explain how biodiversity – which is a concept very clearly defined by the UN in its campaign speeches –, is both adapted to the identity needs of communication of the Park in an original discourse, and used as a standardized framework in an identification strategy.Cette recherche est née d'une interrogation sur le lien entre des concepts environnementaux omniprésents dans la communication de grandes structures internationales ou nationales et leur reprise dans la communication d'une structure à caractère plus local. Ainsi la biodiversité illustre ce mécanisme : en 2010, l'ONU déclarait l'Année Internationale de la Biodiversité et mettait en place une campagne de communication très bien relayée par les médias ; cette même année, le Parc Naturel Régional du Pilat lançait officiellement son Observatoire de la Biodiversité. On cherche dans cette thèse à montrer comment la communication environnementale se professionnalise dans la structure du Parc et comment elle devient ainsi un enjeu fort pour celui-ci ; non plus uniquement pour des raisons de message à transmettre, mais également, dans un contexte de plus en plus concurrentiel, pour des raisons de financements à obtenir. La biodiversité est donc réinvestie dans une perspective stratégique dans la communication du Parc du Pilat. L'observation des dispositifs de communication du Parc pose en outre la question de leur rôle dans la construction d'une identité pour l'organisation. Cette identité, loin d'être fixe, semble, suite aux observations menées, être en perpétuelle adaptation aux situations d'interactions selon qu'elles nécessitent la création d'un monde commun ou d'un espace de différenciation. On montrera ainsi comment la biodiversité, concept communicationnel au discours très défini par l'ONU dans sa campagne, est à la fois adaptée aux besoins identitaires de la communication du Parc dans un discours original, mais aussi mobilisée comme cadre normalisé dans une stratégie d'identification
"Entre-tenir la montagne" : paysage et ethnogéographie du travail des éleveurs en montagne pyrénéenne : hautes vallées du Gave de Pau, de Campan et d'Oueil-Larboust
The concept of "entre-tenir" the mountains is at the heart of this thesis. This research attemps to show how farmers have reacted and adapted their ways of working, thinking and organizing the pastoral territory facing the crisis affecting both the social and landscape aspects of the Pyrenees, particulary since the 1970s. Three valleys form the framework for a comparative analysis: the valley of Oueil-Larboust (31), the valley of Campan (65) and the upper valley of the Gave de Pau (65). The modalities of "entre-tenir" the mountains are discussed from three different perspectives: (1) a spatial perspective on a regional scale and that of the valley, (2) a temporal perspective between the maintened and the abandonned, and (3) a social perspective of modes of collective organization.The developed ethnogeographical approach is based on a combination of in situ spatial analysis of landscapes, a diachronic analysis of landscape changes from photo comparisons and a social survey among farmers to gather viewpoints of their practices and their perceptions.The main results show that the nuances in the landscape maintenance are particulary related to changes in practices and/or the existence of individual or group prjects, in which the landscapre concern of "entre-tenir" is present in the background, sometimes implicitly, but often more and more explicitly. This finding sheds light on innovative practices of mountain agriculture and the role of the landscape. It throws light on the ability of social groups to take responsability over the management of their territory and opens perspectives for the thinking about of the future of mountain landscapes.La notion "d'entre-tenir la montagne" est au cœur de cette thèse. Celle-ci tente de montrer comment les éleveurs ont réagi et ont adapté leurs façons de travailler, de penser et d'organiser le territoire pastoral face à la crise sociale et paysagère qui affecte les Pyrénées, en particulier depuis les années 1970. Trois vallées forment le cadre d'une analyse comparée : la vallée d'Oueil-Larboust (31), la valée de Campan (65) et la haute vallée du Gave de Pau (65). Les modalités de "l'entre-tenir la montagne" sont abordées à partir de trois entrées : (1) spatiale à l'échelle des terroirs et de la vallée, (2) une entrée temporelle entre le maintenu et l'abandonné, et (3) une entrée sociale au sens des modes d'organisation collective. la démarche d'ethnogéographie élaborée repose sur la combinaison d'une analyse spatiale in-situ des paysages, d'une analyse diachronique des évolutions paysagères à partir de photo-comparaisons et d'une enquête sociale auprès d'éleveurs pour récolter le témoignage de leurs pratiques et de leurs perceptions.Les principaux résultats montrent que les changements paysagers sont notamment à mettre en lien avec les modifications des pratiques et/ou avec l'existence de projets individuels ou collectifs, dans lesquels la préoccupation paysagère de "l'entre-tenir" est présente de façon de plus en plus explicite. Ce constat apporte un éclairage innovant sur les pratiques de l'agriculture de montagne et sur la place du paysage au sein de celles-ci. Il éclaire la capacité des groupes sociaux à prendre en charge la gestion de leur territoire et ouvre de nouvelles perspectives pour repenser l'avenir des paysages montagnards
Les politiques territoriales de l'eau en France: le cas des contrats de rivière dans le bassin versant de la Saône
Aware of the persevering weakness of statutory actions led in favour of the fight against floods and of the restoration of the quality of the water, authorities develop contractual devices to incite the agents to improve their practices in every river basin. The devolution of the services of the State, the decentralization and the ardening of standards favor the implementation of the environmental contracts such as "rivers contracts". These contracts (1981) are one of the major tools of the organization and the management of waters. Their development leads to wonder about the conditions of their initiation and implementation and also about their limits. The study of the rivers contracts in the basin of the Saône shows that the success of devices with the owners is not a guarantee of their environmental efficiency. This one depends on the membership of the agents of river basin. Now, the farmers undertake little in such procedures.Conscients de la faiblesse persistante des actions réglementaires menées en faveur de la lutte contre les inondations et de la restauration de la qualité de l'eau, les pouvoirs publics développent des dispositifs contractuels afin d'inciter les agents à améliorer leurs pratiqueq ddns chaque bassin versant. La déconcentration des services de I'Etat, la décentralisation et la "sévérisation" des normes favorisent la mise en place des contrats environnementaux tels que les contrats de rivière. Ces contrats (1981) sont un des outils majeurs de I'aménagement et de la gestion des eaux. Leur développement conduit à s'interroger sur les conditions de leur mise en æuvre et sur leur limite. L'étude des contrats de rivière dans le bassin de la Saône montre que le succès des dispositifs auprès des maîtres d'ouvrages n'est pas une garantie de leur efficacité environnementale. Celle-ci dépend de I'adhésion des agents du bassin versant. Or, les agriculteurs s'engagent peu dans de telles procédures