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L'improbable stabilité d'un pays au bord de la crise : un regard sur les grands paradigmes en science politique traitant du royaume d'Arabie Saoudite
Dans la littérature concernant l'Arabie Saoudite, on parle souvent du caractère instable de la structure politique. Le royaume est souvent décrit comme étant au bord de la crise, prête à exploser. Pourtant, jusqu'à ce jour le royaume affiche une certaine stabilité au niveau politique. De plus, les récents évènements des révoltes arabes du printemps 2011 confirment la grande stabilité du régime et le faible niveau de mobilisation de l'opposition et de la contestation, contrairement à ses voisins. Afin d'améliorer notre compréhension des problématiques sociopolitiques en Arabie Saoudite l'objectif de ce mémoire est de circonscrire la façon dont le paradigme de l'État rentier permet de comprendre l'évolution contemporaine de l'Arabie saoudite, et comment il s'articule avec d'autres logiques de rapports sociaux et de rapports de pouvoir, particulièrement avec la notion des liens primordiaux. Nous souhaitons ainsi orienter la lecture des faits empiriques et la validité de notre approche se situe au niveau de la richesse de l'analyse et de l'orientation qu'elle permet.\ud
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Arabie Saoudite, État rentier, liens primordiaux, jeunes, mentalité, contestation, État, société, légitimité
La géopolitique du conflit confessionnel au Moyen-Orient : le wahhabisme et le chiisme duodécimain
Aujourd’hui, l’échiquier géopolitique au Moyen-Orient est complètement bouleversé. Il est soumis à la lutte de pouvoir entre les sunnites et les chiites. Cette réalité est le prolongement d’une longue histoire de conflit spirituel et politique entre ces deux tendances de l’islam. L’Iran et l’Arabie saoudite se livrent à une guerre froide extrêmement dangereuse qui implique l’ensemble des pays de la région. Cette crise sunnite-chiite est certainement le conflit qui définira l’avenir du Moyen-Orient, partant, de la religion musulmane. Cette étude nous permettra de comprendre les origines de cet antagonisme, ses conséquences et son importance pour la stabilité non seulement de la région, mais également de l’ensemble des pays musulmans.The divide between Shias and Sunnis is the most important in Islam. The two branches parted ways early in Muslim history and each views itself as the original orthodoxy. For Sunnis, all subsequent Muslim leaders are seen as temporal figures. However Imami Shias claimed the right of Ali and his descendants to lead the Islamic community. At present, this conflict represents a major geopolitical issue in the Middle East. Saudi Arabia and the Iran are the two leaders of this rivalry. They are the first two responsible for the cold war between the two communities. So Islam’s future will largely depend on the outcome of this crisis
Le Pape Benoit XVI et l’Islam, entre dialogue et rivalités
Le Catholicisme et l’Islam, les deux plus grandes religions du monde numériquement,
connaissent des rapports oscillants entre dialogue et rivalités. Ces deux derniers se
manifestent à travers une variété d’actions, nationales et internationales, ainsi que par
des écrits et des déclarations. Du côté catholique, ce dynamisme est promu en
particulier par la pensée du Pape Benoit XVI à l’égard du dialogue avec la religion
musulmane, qui est centrée sur le respect des libertés religieuses loin de la violence,
ainsi que la préservation de l’identité. Du côté musulman, il existe plusieurs acteurs
soucieux de présenter une image paisible de leur religion. Leurs efforts prennent
différentes formes de dialogue, dont certaines s’opèrent dans un contexte étatique où le politique prime sur le religieux, à l’image des démarches des royaumes saoudien et jordanien. À ces activités de nature plus étatique, s’ajoutent des activités académiques et théologiques d’intellectuels et de religieux musulmans, tels que le professeur sunnite tunisien Mohammed Talbi et l’Imam chiite libanais Muhammad Hussein Fadlullah. Ils soulèvent les mêmes craintes identitaires et prônent les mêmes revendications de liberté et de dialogue que le Pape Benoit XVI, à partir de leurs perspectives musulmanes. L’entente cordiale entre l’Islam et le Catholicisme est donc mêlée à des controverses et des points conflictuels qui soumettent le dialogue à des enjeux religieux, historiques et politiques propres au contexte de ses tenants. À travers toute cette subtilité et ces complications, le dialogue reste toujours un objectifde chacun des protagonistes.Catholicism and Islam, the two largest religions numerically on earth, are known to
entertain relations that oscillate between dialogue and rivalry. These are reflected in a variety of activities, statements and writings, at both national and international levels.
On the Catholic side, this dynamic relationship is promoted in particular by Pope Benedict XVI who believes that religious freedom is one of the main issues in the dialogue with Muslims, alongside with safeguarding a Christian identity that is rooted in peaceful behavior. On the Muslim side, there are several actors striving to present a peaceful image of their religion. Their efforts take different forms of dialogue, some of which include specific state actors where politics dominates over religion, such as the case of the two kingdoms of Saudi Arabia and Jordan. In addition to these more state related activities, there are others of a more academic and theological nature, as
those of the Tunisian Sunni professor Mohammed Talbi and the Lebanese Shiite
Imam Muhammad Hussein Fadlullah. Both raise the same fears of identity and advocate the same claims for freedom and dialogue than does Pope Benedict XVI, from their own Muslim perspectives. The friendly relations between Islam and Catholicism are mixed with conflicts and controversies that influence the dialogue in terms of religious, historical, and politica l challenges unique to the context of each practitioner. Throughout these subtleties and complications, the dialogue remains a
major objective for each one of the protagonists
Le pétrole des Wahhabites : le New York Times et les relations américano-saoudiennes, 1945-1973
Distinguer et représenter les minorités nomades du Proche-Orient ottoman (1673-1831) : la représentation occidentale des peuples bédouins, kurdes, turcomans et yézidis, d’après les sources de langue française
The traveller is shown as an immutable character in its natural setting. The nomad people remains a just a part of the representations of the Westerners. At the opposite of sedentarism, nomadism refers to a long release form of the human condition of any civilizational constraints. Accustomed to migrations and move from one place to another, the nomad is not so far detached from their identity and sense of belonging to a territory. This study extends from 1673 to 1831 and aims to highlight the performance of the nomadic Kurdish, Bedouin, Turkoman and Yezidi people in the Ottoman East, according to Western sources. Western writers often gave stereotyped pictures about the nomads, and their observation appeared before the reasoning. Often neglected by researchers, travel stories permits to show a complex reality about these people. Otherness appears in these stories as a subject of discourse in order to define men and groups. Travel books reveal anecdotes and descriptions from which emerges a representation of nomads. The authors take a position on the civilizational and cultural of the peoples which are always described on conflict with the Ottoman power. These attempts show a self-surpassing of the authors. Going beyond the particularities, beyond the intellectual framework of eighteenth and nineteenth century and the so called leader European civilization. How could authors like Carsten Niebuhr, Laurent d'Arvieux, Constantin-François Volney or Joseph Pitton de Tournefort perceived nomadic populations of the Ottoman East ? Which scholars looking did they have on these people ? What's the purpose of these descriptions ? The double experience of traveling and describe, in a time marked by the imprint of the philosophers of the Enlightenment, has generated a reductive and stereotypical representation. Within this framework, the imagination leads the knowledge.Personnage immuable et représenté dans son cadre naturel, le nomade reste un personnage à part dans la représentation des voyageurs occidentaux. Antonyme du sédentarisme, le nomadisme à longtemps fait référence à une forme de libération de la condition humaine de toute contrainte civilisationnelle. Habitué à migrer, à passer d'un lieu à un autre, le nomade n'en est pas pour autant détaché de son identité et du sentiment d'appartenance à un territoire. Cette étude qui s'étend de 1673 à 1831, a pour objectif de mettre en évidence la représentation, d'après des sources occidentales, des peuples nomades kurde, bédouin, turcoman et yézidi dans l'Orient ottoman. Voyageurs ou simples chroniqueurs, les auteurs occidentaux restituèrent des portraits souvent stéréotypés des populations nomades, l'observation prenant alors le dessus sur le raisonnement. Souvent délaissé par les chercheurs, le contenu des récits de voyages permet néanmoins de faire apparaître une réalité bien plus complexe à propos de ces peuples. L'altérité apparaît dans ces récits comme un sujet de discours visant à définir des hommes et des groupes dont on ne sait pratiquement rien. Les relations de voyages révèlent toute une série d'anecdotes et de descriptions, à partir desquelles se dégage une représentation des populations nomades. Les auteurs prennent position sur les aspects de la civilisation et de la culture des peuples décrits, sur le rapport avec le pouvoir ottoman, puis érigent le résultat de leurs réflexions en un fait établi. Bien que souvent faussées, ces tentatives démontrent tout de même un surpassement du soi de la part des auteurs. Ceux-ci sont parfois allés au-delà des particularismes, au-delà du cadre intellectuel des XVIIIe et XIXe siècles qui consacraient la civilisation européenne comme maîtresse du monde. Il s'agit de se demander comment des auteurs comme Carsten Niebuhr, Laurent d'Arvieux, Constantin-François Volney ou Joseph Pitton de Tournefort percevaient les populations nomades de l'Orient ottoman ? Quels regards de lettrés avaient-ils sur ces populations ? Dans quel but les décrivait-ils ? Cette expérience double, voyager et décrire, dans une époque marquée par l'empreinte des Philosophes des Lumières, a engendré une représentation stéréotypée et réductrice. Dans cet univers lointain, c'est l'imaginaire qui dirige la connaissance
L'image de la diabolisation de l'Amérique dans le discours théocratique de l'ayatollah Khomeyni entre 1941-1990
L’islamisme fait craindre l’Occident. Une analyse historique révèle pourtant que ce phénomène politico-religieux se limite aux œuvres de groupes marginaux sans pouvoir séduire l’Islam entier. Freiné par la complexité des échanges avec le monde extérieur, le rejet de l’Occidental relève davantage de la symbolique comme des circonstances aux causalités multiples. Malgré son parcours, l’ayatollah Khomeyni, l’un des pères de l’islamisme moderne, ne peut contourner longtemps cette réalité : en Iran, peu de gens adhèrent à son utopie. Toutefois, l’anti-américanisme développé dans la rhétorique de ce théocrate acharné finit par compenser momentanément. L’étude montre que le mépris de l’étranger lui sert de principe mobilisateur auprès d’une société exaspérée par l’incompétence d’un shah autoritaire et pro-américain. Le succès du khomeynisme s’achève peu après l’inauguration de la République islamique en février 1979. Encourageant le totalitarisme religieux, l’Imam empire le désastre existant, réduisant l’attrait de la haine de l’Amérique au profit d’un contraire associé à la liberté
Un groupe religieux à l’épreuve du parti politique Sécularisation de l’islamisme au Maroc : mouvement de l’unicité et de la réforme-Parti de la justice et du développement (1996-2011)
Thèse présentée en cotutelle en vue de l’obtention des grades de Philosophiae Doctor (Ph.D.) en Sciences des Religions de l’Université de Montréal et de Docteur en Sociologie de l’École Pratique des Hautes Études Paris-SorbonneÀ travers le monde islamique, une famille de partis politiques que l’on appelle à tort ou à raison « les partis islamistes modérés » enregistre des résultats électoraux exceptionnels chaque fois qu’un de ses membres participe à un scrutin qui comporte un minimum de transparence, notamment en Turquie, au Maroc et en Palestine. Les premières participations des islamistes aux élections des pays du Printemps arabe confirment davantage cette règle, comme l’illustrent les cas de l’Égypte et de la Tunisie.
Sur le plan académique, ce contexte laisse émerger une importante hypothèse. L’évolution de bon nombre d’organisations islamistes en partis politiques qui participent activement à la vie publique de leurs pays serait l’indice d’une sécularisation de ces organisations, animée par une sincère conversion à la démocratie. Cette hypothétique tendance à la sécularisation et la conversion à la démocratie de l’islamisme ferait penser à une expérience remarquablement similaire, que l’on trouve dans le monde chrétien occidental, soit, l’évolution théorique et organisationnelle du christianisme politique qui a donné naissance, en réponse à un long parcours de révisions intellectuelles, à ce que l’on appelle aujourd’hui « la démocratie chrétienne ». L’islamisme modéré serait-il en train d’évoluer vers une sécularisation et une conversion à la démocratie selon un mode similaire à celui qui a donné naissance aux partis démocrates-chrétiens en Occident?
Il est question dans cette thèse, préparée en cotutelle entre l’Université de Montréal au Canada et l’École Pratique des hautes études Paris-Sorbonne en France, de vérifier l’hypothèse susmentionnée dans un contexte bien précis. Notre recherche se limite ainsi à l’étude d’un groupe déterminé du paysage islamiste du Maroc (Parti de la justice et du développement [PJD] et son mouvement de prédication religieuse Mouvement de l’unicité et de la réforme [MUR]). Cette recherche s’étend de 1996, date de naissance du PJD à 2011, date de son accession au pouvoir au Maroc. Par ailleurs, la reconstitution et l’analyse sociohistorique proposées dans cette recherche remontent en 1969, date de naissance du Mouvement de la jeunesse islamique qui incarne la matrice du groupe à l’étude. La recherche pose des questions bien précises portant très particulièrement sur le devenir du groupe religieux à l’épreuve du parti politique et, par-delà, celle du devenir du religieux à l’épreuve du politique au sein des modes de penser et d’agir de ce groupe.
Pour ce faire, notre recherche adopte un cadre interdisciplinaire conjuguant des approches émanant de la sociologie politique et religieuse et d’autres sciences sociales comme l’histoire et les sciences politiques. Son corpus d’analyse est le fruit d’un travail de terrain effectué lors de plusieurs séjours de recherche effectués au Maroc entre 2008 et 2014. Séjours qui nous ont permis de reconstituer la trame des évènements, d’amasser la documentation nécessaire au sein du PJD/MUR, de rencontrer et de mener des entretiens avec des leaders et des idéologues les plus influents de son parcours idéologique et organisationnel.Throughout the Islamic world, a political family composed of what are rightly or wrongly named “moderate Islamist parties” obtains exceptional results whenever one of its members participates in an election that is minimally transparent (for instance in Turkey, Morocco, Palestine and Egypt). This rule is confirmed by the initial involvements of Islamists in the Arab Spring (in Egypt and Tunisia for example).
Academically, in this context an important hypothesis emerges according to which the evolution of many Islamist organizations into political parties that actively participate in the public life of their countries would indicate that these organizations are undergoing a process of secularization motivated by a sincere conversion to democracy. Islamism’s hypothetical tendency towards secularization and conversion to democracy seems reminiscent of a remarkably similar experience in the Christian West, namely the theoretical and organizational evolution of political Christianity, which gave birth to what is known today as “Christian democracy”, in response to a long series of intellectual revisions. Might moderate Islamism be secularized and converted into democracy in a mode similar to that which gave birth to Christian Democrat parties in the West?
In this thesis, prepared under joint supervision between the University of Montreal in Canada and the Ecole Pratique des Hautes Etudes Paris-Sorbonne in France, the aforementioned hypothesis is verified in a very specific context. The scope of the study is limited to examining a particular group within the Moroccan Islamist landscape—the Parti de la justice et du développement (PJD), as well as its sister outfit devoted to religious predication, the Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR). This period under consideration ranges from the birth of the PJD in 1996 to its coming to power in 2011. Moreover, the reconstitution and the socio-historical analysis proposed in this study begin in 1969 with the birth of the Mouvement de la jeunesse islamique, from which the group being examined evolved. The study asks very specific questions concerning the fate of the religious movement in response to the challenges of the political party. Further still, it examines the challenging relation of religion and politics in the group’s actual modes of thinking and acting.
With this purpose in mind, the study adopts an interdisciplinary framework combining approaches that stem from political and religious sociology as well as other social sciences, such as history and political science. Its analytical corpus is the product of fieldwork research being done during numerous trips to Morocco from 2008 to 2014. These trips made it possible to reconstitute a timeline of events and to gather necessary documentation from the PJD/MUR. It also provided the opportunity to meet and interview leaders and ideologues that are most influential in the ideological and organizational evolution of the movement.على امتداد العالم الإسلامي، ما فتئت هذه العائلة من الأحزاب التي ندعوها عن خطئ أو عن صواب بالأحزاب الإسلامية المعتدلة تحقق، فيما يشبه القاعدة، نتائج مميزة متى ما شارك أحد ممثليها في انتخابات تضمن الحد الأدنى من النزاهة و الشفافية (حالة تركيا، المغرب، الأردن، فلسطين، مصر…). هذه القاعدة ستؤكدها المشاركات الانتخابية الأولى لإسلاميي بلدان الربيع العربي (حالتا تونس و مصر).
على المستوى الأكاديمي سيسمح سياق اكتساح الأحزاب الإسلامية للانتخابات البرلمانية في بلدان العالم الإسلامي بانبثاق فرضية مهمة يتجلى مضمونها في كون إعادة انتظام عدد كبير من التنظيمات الإسلامية في أحزاب سياسية تشارك بفاعلية كبيرة في العملية السياسية ببلدانها ربما يشكل مؤشرا على خضوع هذه التنظيمات لعملية دهرنة (sécularisation) معززة باعتناق حقيقي للديمقراطية. فرضية دهرنة الحركة الإسلامية و اعتناقها للديمقراطية هذه تدعو لاستحضار تجربة مماثلة على نحو كبير لولا أن أطوارها جرت بالعالم المسيحي الغربي. يتعلق الأمر بالتطور النظري و التنظيمي لعدد من تيارات المسيحية السياسية، تطور سمح بعد مسار طويل من المراجعات الفكرية بتشكل ما نسميه اليوم بتيار الديمقراطية المسيحية بالغرب. هل تكون إذن أحزاب الحركة الإسلامية المعتدلة بصدد تكرار نفس المسار الدي سمح بتشكل الأحزاب الديمقراطية المسيحية بالغرب، لكن بدار الإسلام هذه المرة؟
تسعى هذه الاطروحة المعدة وفق برنامج مشترك (cotutelle) بين جامعة مونتريال بكندا و المدرسة التطبيقية للدراسات العليا باريس-السوربون بفرنسا إلى اختبار الفرضية المذكورة في سياق محدد للغاية إذ تكتفي بدراسة تنظيم إسلامي محدد من ضمن المجال الواسع للحركة الإسلامية بالمغرب (حزب العدالة و التنمية و حركته الدعوية و الدينية حركة التوحيد و الإصلاح) في فترة محددة تتراوح ما بين لحظة ميلاد الحزب سنة 1996 و لحظة وصوله للمسؤولية الحكومية سنة 2011 وفق عمق تاريخي يمتد لسنة 1969 التي تشكل لحظة ميلاد حركة الشبيبة الإسلامية باعتبارها الحركة الأم للتنظيم المدروس. في إطار هذه الدراسة، تثير الأطروحة أسئلة محددة تتعلق بمستقبل الحركة الدينية أمام اختبار الحزب السياسي و بالتالي بمستقبل الديني في مواجهة اكتساح السياسي على مستوى خطاب و ممارسة الحزب و الحركة.
لتحقيق هذا الهدف تتبنى هذه الدراسة إطارا بين-مناهجيا (interdisciplinaire) يدمج مقاربات تنتمي لعلم الاجتماع الديني و السياسي بالإضافة لعلوم اجتماعية أخرى كالتاريخ و العلوم السياسية. يتشكل المتن البحثي لهذه الأطروحة من نتائج دراسات ميدانية قمنا بإنجازها بين سنتي 2008 و 2012 بالمغرب. من خلال هذه الدراسات الميدانية، قمنا بإعادة تجميع و تركيب تاريخ و أدبيات التنظيم المدروس و لقاء و محاورة القادة و المنظرين الأكثر تأثيرا في مساره النظري و التنظيمي.
كلمات مفاتيح: إسلام، حركات إسلامية، إسلام سياسي، ما بعد الإسلام السياسي، ديمقراطية مسيحية، دهرنة، مغرب، شبيبة إسلامية، توحيد و إصلاح، عدالة و تنمية، ملكية، دولة إسلامية، ديمقراطية
La pensée arabo-musulmane actuelle : déterminants et expressions : l'apport de Youssef Al Qaradawi analysé à travers la méthodologie de Mohamed Abed Al Jabri
Le sujet de cette thèse est la pensée arabo-musulmane actuelle, par ses déterminants et ses expressions. C'est une analyse d'un discours théologique à travers la méthodologie d'un philosophe. Certainement, la question de la modernité est centrale dans les débats intellectuels arabo-musulmans. Pourtant le discours islamique actuel, imprégné par les fondements du fiqh (Science du droit islamique) essaie de comprendre le Texte sacré au sein de son champ paradigmatique de l'époque du Prophète (VIIe siècle). C'est justement une des causes expliquant le poids du Turâth (Tradition) dans le discours islamique actuel. Pour analyser ce courant, la critique est centrée sur un théologien-prédicateur célèbre, Yousouf Al Qaradawi . Le choix de ce Faqih (juriste-théologien) est justifié par l'importance de son apport substantiel et prolifique. Cette thèse s'inscrit aussi dans le souci de synthèse des critiques, qu'on considère les plus solides, de la pensée arabo-musulmane actuelle, notamment celles du philosophe Mohamed Abed Al Jabri , de l'historien Abdallah Laroui et du penseur George Tarabishi . Leur production intellectuelle nous permet d'analyser le discours d'Al Qaradawi , à travers une démarche à triple étapes : la démarche structuraliste, l'analyse historique et l'approche idéologique. Ceci afin d'analyser les concepts de base et la cohérence de la pensée d'Al Qaradawi , ainsi que le contexte sociohistorique qui les a permis. Ce qui explique une telle démarche c'est la nature même de cette pensée, dont le discours reste théologique de prédication, avec une forte charge politico-idéologique. Au terme de l'analyse, il apparait que les mécanismes internes du discours islamique actuel et surtout son projet politico-idéologique, ne permettent pas l'acceptation d'une rupture quelconque avec le Turâth et ne présente guère de signes de conciliation avec son époque moderne. Ses rapports avec la modernité souffrnt de la réduction qu'il fait lui-même circonscrire dans la sphère de l'opposition à un Occident perçu comme conquérant, ennemi et rival