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Représentations et pratiques des relations fraternelles dans la société franque du haut Moyen Age (VIe-IXe siècle)
International audienceLes relations fraternelles jouent à l'évidence un rôle important dans les structures et les mécanismes de la parenté. Le présent article s'emploie à montrer la richesse et la complexité de ces liens dans le cadre du royaume franc au haut Moyen Age (VIè-IXè siècle). L'analyse d'un large éventail de sources, qu'elles soient narratives (chroniques, Vies de saints, biographies, " Gesta ", recueils épistolaires), normatives (lois civiles et conciliaires), ou relevant de la pratique (formulaire et chartes), a permis de dégager deux niveaux de discours. Le premier, renvoie un message normatif et moralisateur qui s'appuie à la fois sur les codes sociaux et les modèles chrétiens ; il apparaît ainsi que le système de représentation propre à la société franque assimile la fraternité au devoir d'entraide, de soutien, de protection et de paix, nécessaire à l'équilibre social et à l'ordre divin. Dans une société où une part importante des rapports sociaux est désormais pensée en termes de parenté, le lien fraternel sert également à définir les relations de parenté spirituelle au sein de " l' Ecclesia ". Au delà des normes prescrites, les sources mettent en scène certaines pratiques des liens fraternels à des moments clés de l'existence (le mariage, le partage et la transmission des biens, l'adversité, la maladie et la mort) ; leur vision est partielle et partiale puisqu'elles ne montrent que les relations entre adultes, principalement entre frères, dans une moindre mesure entre frères et sœurs, et presque jamais entre sœurs. On y perçoit d'ailleurs une très nette domination masculine, à la fois dans le regard porté sur les évènements, et dans les pratiques décrites
Une polémique en sourdine : l’introduction d’une liturgie funèbre dans les Églises réformées francophones au 19e siècle
Si l’on a pu parler, à propos des usages funéraires réformés, d’un processus de déritualisation, le terme de décléricalisation est en réalité plus pertinent. L’absence des pasteurs sur la scène funéraire réformée a constitué, à partir du XVIe siècle, un marqueur confessionnel fort : il signifiait visiblement le rejet de l’intervention ecclésiastique sur le destin spirituel des morts comme une superstition. Mais, à partir de la fin du XVIIIe siècle et davantage encore au siècle suivant, les pratiques funéraires réformées se transforment, notamment sous la pression de la rivalité avec les rituels catholiques. Il faudra cependant un siècle avant que les formulaires liturgiques réformés n’intègrent une codification des funérailles. C’est cette longue élaboration que ce texte étudie en distinguant une première période marquée davantage par des débats d’une seconde période durant laquelle des innovations ponctuelles s’introduisent dans la pratique avant d’être officialisées par les liturgies. Au terme du processus, les Églises réformées semblent avoir consenti à faire le deuil d’une partie au moins de leur particularisme funéraire.
SUMMARY. Even if it as possible to speak of “deritualization” in the context of Reformed funerary customs, “declericalization” is actually the more apt term. Beginning in the sixteenth century, the absence of pastors at reformed funerals formed a strong confessional marker, giving visual representation to the rejection of ecclesiastical intervention in the spiritual destiny of the dead as a superstition. However, starting at the end of the eighteenth century and even more so in the nineteenth, Reformed funerary practices started to transform, particularly under pressure from rivalling Catholic rituals. However, another century was to pass before the Reformed liturgical forms began to codify funerary practices. This gradual development forms the topic of the present article, which distinguishes a first period marked more by debate from a second period during which specific innovations were introduced to practices before the liturgies gave them an official status. During this process, the Reformed churches appear to have been content to pay their last respects to at least a part of their funerary tradition.
ZUSAMMENFASSUNG. Wenn im Bezug auf die reformierte Bestattungs-Praxis von einem Prozess der Entritualisierung gesprochen werden kann, so ist der Begriff der Entklerikalisierung deutlich treffender. Die Abwesenheit von Pfarren bei Bestattungen in der reformierten Welt war ab dem 16. Jahrhundert ein starker konfessioneller Marker: Damit wurde die Ablehnung eines kirchlichen Handelns zugunsten der Verstorbenen als Aberglaube offengelegt. Ab dem Ende des 18. Jahrhunderts und noch stärker im folgenden Jahrhundert wurde die reformierte Bestattungspraxis umgestaltet, besonders unter dem Druck einer Rivalität mit den katholischen Riten. Es hat insgesamt ein Jahrhundert gedauert, bis eine Gottesdienstordnung zur Bestattung in die reformierten liturgischen Formulare aufgenommen wurde. Diese lange Erarbeitung, wird in diesem Beitrag untersucht, wobei ein erster durch Debatten geprägter Abschnitt von der zweiten Phase unterschieden wird, in der einzelne Innovationen in die Praxis hineinfinden, noch bevor sie offiziell in die Liturgien aufgenommen werden. Am Ende dieser Prozesses scheinen die Reformierten Kirchen mit dem Abschied von einem Teil ihrer Besonderheiten bei der Bestattungspraxis ihren Frieden gemacht zu haben
Rose-Marie Ferré, L’Iconographie du Livre du Cœur d’amour épris de René d’Anjou, Turnhout, Brepols, 2018
La collection « Corpus du RILMA » dirigée par le professeur Christian Heck présente et analyse le cycle iconographique d’œuvres-phare de la littérature médiévale à travers le commentaire cursif du programme iconographique d’un de ses manuscrits remarquables, intégralement reproduit. Avec ce sixième volume, c’est le Livre du Cœur d’amour épris (1457) de René d’Anjou qui est à l’honneur. Ce roman allégorique a été copié, intégralement ou en partie, dans sept manuscrits ; seuls trois d’entre eux..
La poésie profane de Maisonfleur
“C’est fait, tant que je vivray,Autre voye n’ensuivrayQue tes mandemens tressages,Fuyant les mauvais desirsEt les sensuels plaisirs,Comme venimeux breuvages ”.(Cantiques, VII, vv. 43-48) Voici le manifeste spirituel de Jérôme Lhuiller de Maisonfleur ( ? – 1580 ?), tel qu’on le lit dans ses Cantiques et formulé après sa conversion au calvinisme (t. post quem 1567), mais, comme on le verra, à une époque difficile à préciser avec exactitude, même si on pourrait proposer que, vers 1571, l’ouvrage..
Les manuscrits littéraires du xviiie siècle à la Bibliothèque nationale de France
En 1982, M. Roger Pierrot, alors directeur du département des Manuscrits, confiait à Anne Herschberg l’élaboration d’un « Répertoire des manuscrits littéraires français, xixe-xxe siècles dans les collections du Département ». Les catalogues avaient en effet pour base une séquence numérique correspondant à la place des volumes sur les rayons et, peu ou prou, à leur entrée dans les collections. Les index permettaient certes d’accéder aux manuscrits d’un auteur mais avec lenteur et sans vision d..
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