58 research outputs found

    Vie, mort et survie des Bouddhas de Bamiyan (Afghanistan)

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    En mars 2001, on s’en souvient, Ă  la suite d’un dĂ©cret du Mullah Omar, les talibans procĂ©dĂšrent Ă  la destruction, Ă  coups d’explosifs, des deux Bouddhas gĂ©ants de la falaise de Bamiyan en Afghanistan. Les dĂ©marches, vaines, tentĂ©es par l’UNESCO, par diverses organisations et par plusieurs gouvernements pour dissuader les talibans d’accomplir l’acte iconoclaste, puis l’émotion presque universelle, pays musulmans y compris, exprimĂ©e devant ce qui fut considĂ©rĂ© comme un sacrilĂšge, ou du moins comme un acte de barbarie, firent ressortir, autant que le deuil d’une Ɠuvre appartenant au patrimoine de l’humanitĂ©, une confrontation entre des valeurs apparemment inconciliables : condamnation des images taillĂ©es et de l’idolĂątrie, d’une part, prĂ©servation, voire « culte » mĂȘme de ce que l’Occident, et pas seulement l’Occident, considĂ©rait comme un bien commun, universel, de l’autre. Dans cet article, on aborde, par delĂ  les Ă©vĂ©nements factuels, les enjeux et les valeurs exprimĂ©s dans l’argumentation des parties en cause : les bouddhistes, la population afghane et le public occidental.March 2001—everyone remembers the event—the Taliban dynamited the two monumental Buddhas carved into the cliff face at Bamyan in Afghanistan, following a decree of Mullah Mohammed Omar. UNESCO, various other organisations and several governments tried in vain to prevent this iconoclastic act. The almost universal emotion that followed the destruction of the sculptures, including in many Islamic countries, saw the act as a sacrilegious one, or at least an act of barbarity, and revealed not only mourning for the loss of works belonging to world heritage, but also a confrontation between apparently irreconcilable values: on the one hand the condemnation of carved images and of idolatry, and, on the other, the preservation, the ‘cult’ even, in Western countries and elsewhere, for what is considered as a common cultural property of universal significance. This article, going beyond the simple facts of the case, examines the issues raised and the arguments expounded by the different actors: Buddhists, the population of Afghanistan and Western public opinion.Im MĂ€rz 2001 beschlossen die Taliban infolge eines Edikts des Chefs Mullah Omar die Sprengung der zwei riesigen in den Fels gehauenen Buddhasstatuen in Bamiyan. Alle von der UNESCO, von verschiedenen Organisationen und mehreren Regierungen angestellten Versuche, die Taliban von dieser schĂ€ndlichen Tat abzuhalten, scheiterten. Diese Zerstörung rief sofort eine besonders heftige Empörung bei der internationalen Gemeinschaft hervor, selbst bei den islamischen LĂ€ndern. Sie wurde also von allen Seiten als ein Akt der Barbarei oder eine frevelhafte Schandtat verurteilt. Es ging nicht nur um den unersetzlichen Verlust eines Weltkulturerbes, sondern um die Auseinandersetzung zwischen zwei offensichtlich gegensĂ€tzlichen Wertvorstellungen : einerseits die Verurteilung der Bildhauereien und der Götzenverehrung, andererseits den Willen zum Schutz eines Kulturgutes, das vom Westen, aber nicht nur von ihm, als ein gemeinsames universelles Erbe betrachtet wurde. Über den auf Tatsachen beruhenden Inhalt hinaus werden in diesem Aufsatz die Zielsetzungen und die Werte der grundverschiedenen Argumentationen der Betroffenen abgewĂ€gt, nĂ€mlich der Buddhisten, der afghanischen Bevölkerung und des westlichen Publikums

    Oriana Fallaci ou la rhétorique matamore

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    Le champ intellectuel français a jusqu’ici Ă©tĂ© peu concernĂ© par la controverse provoquĂ©e en Italie, aprĂšs les attentats du 11 septembre, par la publication de La rage et l’orgueil, vĂ©ritable manifeste anti-islamique prĂ©sentant des thĂšses violemment xĂ©nophobes. AprĂšs sa parution en français et hĂ©las le succĂšs de librairie qui s’annonce, il convient de revenir sur le contenu du livre qui, avec plus d’un million d’exemplaires vendus, caracole toujours en tĂȘte du classement des best-sellers de la PĂ©ninsule [Premier paragraphe

    La relation Pakistan – Etats-Unis : un patron et son client au bord de la rupture ?

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    Aux termes de la relation clientĂ©liste nouĂ©e par les Etats-Unis et le Pakistan dans les annĂ©es 1950, les premiers utilisaient le second dans leurs efforts pour contenir le communisme en Asie et le second utilisait le premier pour se renforcer face Ă  l’Inde. Cette relation a connu son point d’orgue lors de la guerre contre les SoviĂ©tiques en Afghanistan. Washington a cherchĂ© Ă  rejouer cette partition aprĂšs le 11 septembre 2001 – Ă  une rĂ©serve prĂšs une fois G. W. Bush remplacĂ© par Obama, celui-ci ayant exprimĂ© le souhait d’émanciper le partenariat amĂ©ricano-pakistanais de l’agenda sĂ©curitaire auquel le Pentagone et l’armĂ©e pakistanaise donnaient la prioritĂ©. Obama s’est heurtĂ© au manque de pouvoir de ses interlocuteurs pakistanais, pourtant dĂ©mocratiquement Ă©lus, et Ă  la persistance de la prioritĂ© sĂ©curitaire Ă  Washington – dont tĂ©moigne la rĂ©partition de l’aide amĂ©ricaine. MĂȘme les questions de sĂ©curitĂ© n’ont pas permis une vraie collaboration entre les deux pays. Tout d’abord, le rapprochement entre Washington et New Delhi a indisposĂ© le Pakistan. Ensuite, Islamabad a protĂ©gĂ© les talibans en lutte contre l’Otan. Enfin, Obama a pris des libertĂ©s avec la souverainetĂ© pakistanaise (des frappes de drones au raid contre Ben Laden). Cette divergence d’intĂ©rĂȘt n’annonce toutefois pas nĂ©cessairement de rupture

    Les religions de la Route de la soie : les chemins d’une mondialisation prĂ©moderne

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    D’abord publiĂ© en anglais en 1999, l’ouvrage de Richard Foltz, Les religions de la Route de la soie : les chemins d’une mondialisation prĂ©moderne, est dĂ©sormais offert en français, traduit par Benoit LĂ©ger. Richard Foltz montre que la Route de la soie n’était pas qu’un seul chemin, mais un rĂ©seau formĂ© de nombreuses routes allant d’est en ouest, effectuant des incursions dans le sud de l’Iran, la steppe eurasiatique plus au nord, puis encore au sud Ă  travers les montagnes de l’Hindou Kouch, jusqu’au sous-continent indien. Ce livre concis, compact, superbement traduit et au style trĂšs accessible dĂ©borde d’information Ă©tonnante fondĂ©e sur des sources primaires et une documentation secondaire. Les religions de la Route de la soie est une lecture fondamentale des plus Ă©clairantes pour toute personne qui souhaite en savoir plus sur la transmission de la culture religieuse le long de la Route de la soie au cours des deux derniers millĂ©naires

    L’artiste : habitant, rĂ©sident, touriste. RĂ©flexions Ă  propos de Francis AlĂżs

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    En 1995, l’artiste belge Francis AlĂżs s’exposait sur une place de Mexico avec une pancarte : « Turista ». En 1997, il rĂ©alisait The Loop, ralliant Tijuana Ă  San Diego par un tour du Pacifique. En 2001, il s’arrĂȘtait de marcher pour regarder en l’air quelques minutes. Se revendiquant touriste professionnel, il n’a de cesse de questionner le monde Ă  travers l’observation fine de son environnement, dont il rend compte par la mĂ©taphore ou la parabole. Figure exemplaire, il nous permet d’interroger l’habiter et, plus prĂ©cisĂ©ment, l’habiter en touriste, dans le champ de la crĂ©ation artistique contemporaine. À cette notion s’ajoute celle de rĂ©sidence, trĂšs usitĂ©e dans le contexte artistique, qui est ici Ă  questionner. L’artiste touriste-rĂ©sident-habitant met en Ɠuvre des maniĂšres d’ĂȘtre et d’agir autant poĂ©tiques que politiques et propose ainsi une certaine sagesse de l’habiter.In 1995, the Belgian artist Francis AlĂżs exhibited himself on a square in Mexico City with a sign: "Turista". In 1997, he did The Loop, rejoining Tijuana to San Diego around the Pacific. In 2001, he stopped walking to look in the air for a few minutes. Claiming himself a professional tourist, he never stops questioning the world through the fine observation of his environment, which he reports through metaphor or parable. As an exemplary figure, he allows us to question the dwelling, and more precisely to dwell as a tourist, in the field of contemporary artistic creation. Added to this notion is that of residence, very used in the artistic context – residency –, which is here to question. The tourist-resident-dweller artist implements poetic and political ways of being and acting and thus proposes a certain wisdom of dwelling

    Les manuscrits d'Emile Benveniste : histoire et échantillon de matériaux inédits à explorer

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    International audienc

    La CathĂ©drale de LeĂłn a-t-elle des chances de remplir les conditions d’inscription Ă  la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO?

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    La Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO exerce une forte attraction Ă  l’échelle internationale. Cette recherche aborde des dĂ©marches accomplies par l’État du Nicaragua en vue de l’inscription de la CathĂ©drale de LeĂłn, et tente de dĂ©terminer le potentiel de rĂ©ussite de cette candidature. En premier lieu, nous faisons une rĂ©flexion sur la Liste du patrimoine mondial, en regard de la Convention du patrimoine mondial et des États parties. En deuxiĂšme lieu, Ă  partir de la dĂ©cision du ComitĂ© concernant le projet du Nicaragua, nous mettons en lumiĂšre le manque de coordination entre les parties prenantes, soit entre les instances nationales, locales et diocĂ©saines. Les donnĂ©es rĂ©coltĂ©es Ă  LeĂłn nous permettent d’observer que la coordination entre les parties prenantes est essentielle Ă  la rĂ©alisation du projet d’inscription, tant pour la consolidation du dossier que pour la protection du bien. Nous soulevons ensuite les enjeux et les solutions envisageables. Afin de favoriser la participation de toutes les parties prenantes au projet, nous appliquons l’approche du « dĂ©veloppement de consensus ». Les rĂ©sultats de l’analyse rĂ©vĂšlent nĂ©anmoins que la prĂ©sence de conflits de valeurs empĂȘche la crĂ©ation d’accords. ConsĂ©quemment, nous considĂ©rons que l’inscription de la CathĂ©drale de LeĂłn est peu probable. Le processus d’inscription est une tĂąche ambitieuse, d’autant plus qu’il fait appel Ă  la contribution d’une propriĂ©tĂ© privĂ©e sous l'Ă©gide d’une institution: l’Église Catholique. L’aboutissement du projet est confrontĂ© inĂ©vitablement Ă  des enjeux de pouvoir, prĂ©sents en toile de fond.UNESCO’s World Heritage List is widely recognized and of great importance internationally. This research outlines the steps undertaken by the State of Nicaragua to register the Cathedral of LeĂłn on the List and attempts to determine the chances of success of its nomination. Firstly, we study the World Heritage List, in regards to the World Heritage Convention and the States Parties. Second, looking at the Committee’s decision concerning the Nicaragua project, we highlight the lack of coordination between the principal stakeholders, namely the national, local and diocesan levels. Data collected in LeĂłn allow us to observe that coordination between the stakeholders is essential for the registration project, affecting the consolidation of the dossier as well as the protection of property. We then analyze the issues and the possible solutions. To promote the participation of all stakeholders, we apply the approach of "consensus building". However, the results of the analysis show that ”conflicts in values” prevent the creation of agreements. We therefore conclude that the Cathedral of LeĂłn has a low chance of being registered on the World Heritage List. The registration process is an ambitious task, all the more as the project requires the implication of a private property under the aegis of an institution: the Catholic Church. Its fulfillment is inevitably impacted by issues of power underlying the nomination project

    En quĂȘte de chevaux turkmĂšnes : le journal de voyage de MĂźr ‘IzzatullĂąh de Delhi Ă  Boukhara en 1812-1813

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    Les circonstances du voyage de MĂźr ‘IzzatullĂąh en Asie centrale Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, un mĂ©decin vĂ©tĂ©rinaire de l’armĂ©e britannique en Inde, William Moorcroft (1767-1825), conçut le projet d’acquĂ©rir un stock de chevaux turkmĂšnes, rĂ©putĂ©s forts et rĂ©sistants, pour amĂ©liorer la race des chevaux utilisĂ©s dans l’armĂ©e britannique. Pour cela, il lui fallait partir en reconnaissance en Asie centrale, et notamment Ă  Boukhara, oĂč se trouvait le « plus grand marchĂ© de chevaux du monde entier ». Le..

    En quĂȘte de chevaux turkmĂšnes : le journal de voyage de MĂźr ‘IzzatullĂąh de Delhi Ă  Boukhara en 1812-1813

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    Les circonstances du voyage de MĂźr ‘IzzatullĂąh en Asie centrale Au dĂ©but du XIXe siĂšcle, un mĂ©decin vĂ©tĂ©rinaire de l’armĂ©e britannique en Inde, William Moorcroft (1767-1825), conçut le projet d’acquĂ©rir un stock de chevaux turkmĂšnes, rĂ©putĂ©s forts et rĂ©sistants, pour amĂ©liorer la race des chevaux utilisĂ©s dans l’armĂ©e britannique. Pour cela, il lui fallait partir en reconnaissance en Asie centrale, et notamment Ă  Boukhara, oĂč se trouvait le « plus grand marchĂ© de chevaux du monde entier ». Le..

    Actes du colloque international Enfants de guerres : mémoires, témoignages et représentations

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    La guerre d’AlgĂ©rie a inspirĂ© des centaines de romans pour adultes dĂšs l’époquedes "Ă©vĂ©nements", mais elle n’a reçu qu’un Ă©cho discret dans la littĂ©rature dejeunesse. Jusqu’en 1962, seul "le roman de la dĂ©colonisation malheureuse",dĂ©fenseur d’une sensibilitĂ© impĂ©riale, s’attachait Ă  Ă©voquer cette dimension dudrame national. Par la suite, la guerre d’AlgĂ©rie a Ă©tĂ© refoulĂ©e de la plupart descollections destinĂ©es Ă  la jeunesse, mĂȘme si certains de ses effets Ă©taient traitĂ©sdans tel ou tel roman. C’est seulement depuis quelques annĂ©es que lareconstruction de la mĂ©moire de la guerre d’AlgĂ©rie est devenue un thĂšmeimportant de la littĂ©rature pour la jeunesse, peu avant que commencent Ă  se rĂ©ouvrirdes dĂ©bats publics ou savants sur les violences commises en AlgĂ©rie
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