L’auteur propose d’interroger des sociabilités imaginées propres aux femmes de lettres canadiennes-françaises telles qu’elles se donnent à lire dans les journaux et les périodiques du tournant du xxe siècle. Plus spécifiquement, l’étude porte sur la communauté littéraire imaginaire que construisent les femmes de lettres en analysant la liste des auteurs les plus souvent recommandés par Joséphine Marchand, Françoise (pseud. de Robertine Barry), Gaétane de Montreuil (pseud. de Georgina Bélanger) et Madeleine (pseud. d’Anne-Marie Gleason) dans les différents périodiques et journaux dans lesquels elles signent leurs chroniques. Ce palmarès offre une perspective inédite sur la culture commune de l’époque. Outre qu’il permet de constater d’importantes distorsions entre les auteurs-vedettes et notre perception des auteurs qui comptent pour l’époque, des résultats préliminaires permettent de poser l’hypothèse que sous l’apparent conformisme moral et social des suggestions de lecture, les femmes de lettres construisent une communauté littéraire au féminin susceptible de faire admettre certaines pratiques littéraires des femmes sans heurter de plein fouet l’idéologie dominante.The author proposes to examine imagined sociabilities specific to French-Canadian women of letters as they can be read in newspapers and periodicals at the end of the nineteenth century. More specifically, the study focuses on the imaginary literary community constructed by women of letters through an analysis of the list of authors most often recommended by Joséphine Marchand, Françoise (pen name of Robertine Barry), Gaétane de Montreuil (pen name of Georgina Bélanger) and Madeleine (pen name of Anne-Marie Gleason) in the various newspapers and journals that carried their columns. This notable list offers a unique perspective on popular culture during that era. Besides highlighting significant distortions between authors of this list and those we consider the major authors of the time, preliminary results allow us to posit the hypothesis that underneath the apparent moral and social conformity of the reading suggestions, these women of letters construct a female literary community potentially receptive to certain literary practices specific to women without crashing headlong into the dominant ideology
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