Les gens du bord. Pour une sociologie des pratiques soucieuse de l’histoire

Abstract

The issue of this thesis, which is in fact an intrigue of various works carried out during the 1990s to the beginning of the decade 2010 and revisited on this occasion, is to discuss the relationship between, on the one hand, the dynamics of social transformation of communities of experience and, in the other hand, the dynamics of subjectivation in the course of militant action, civic or urban, of actors emerging from their social environment in different circumstances, and who try to influence their context of action.To do this, we start from the question of knowing how the action of the actor engaged in a process of subjectivation to the encounter of the other makes return to his world or environment, and also to that of the other. Everything here is about borders and limits, history and memory in action. It is to the exploration of the work of the border’s people (les gens du bord), passers of memory alive, of material and symbolic borders, confronted with the dilemmas of pushing back or not the limits of their engagements, that this thesis deals, from various field materials and situations.Three types of experience with high socio-historical stakes are thus articulated: the experience of the heirs generations of maghrebian post-colonial immigration in the suburbs of Lyon; the experience of anti-war activists in the former Yugoslavia; and the experience of roma migrants in France in comparison with that of a roma activist movement in Romania.The purpose is not to drive a comparative approach, but rather to operate decenterings by working on their critical potential. This exercise seems to us particularly necessary in this period of the history marked by the double movement of a wave of globalization on the one hand, and more or less violent folds on the other hand, which exasperate the tensions on the borders - physical and symbolics - of groups and societies up to exert constraints on the bodies and, to the extreme, such as in former Yugoslavia and Romania, to put the lives at stake.The narrative path of this research on each of the experiences explored combines intrigue of the city and intrigue of social transformation as indissociable realities. Thus, decentering makes it possible to revisit the terms of the citadinity-citizenship-nationality relationship, these three notions do not having the same meaning in the various fields, which opens to a discussion on the scales, in particular on the European transnationality.It is by borrowing from both urban sociology and an anthropology of the subject inspired by hermeneutics that we attempt here the experience of a sociology of practices concerned with the history, whose horizon would be to think of a ecology of practices and not just an ecology of social groups.Le propos de cette thèse, qui est en réalité une mise en intrigue de différents travaux réalisés au cours des années 1990 jusqu’au début de la décennie 2010 et revisités à cette occasion, est de discuter les rapports entre, d’une part, les dynamiques de transformation sociale de communautés d’expérience et, d’autre part, les dynamiques de subjectivation dans le cours de l’action militante, civique ou citadine, d’acteurs émergeant de leurs milieux dans différentes circonstances, et qui tentent d’infléchir leur contexte d’action. Pour ce faire, nous partons de la question de savoir comment l’action de l’acteur engagé dans un parcours de subjectivation à la rencontre de l’autre fait-elle retour sur son monde ou milieu, et aussi sur celui de l’autre. Tout ici est question de frontières et de limites, d’histoire et de mémoire en acte. C’est à l’exploration du travail des gens du bord, passeurs de mémoire vives, de frontières matérielles et symboliques, confrontés aux dilemmes de repousser ou non les limites de leurs engagements, que se consacre cette thèse à partir des terrains et de situations variés.Trois types d’expérience à fort enjeux socio-historiques sont ainsi mis en intrigue : l’expérience des générations héritières de l’immigration maghrébine postcoloniale dans les quartiers populaires de la banlieue lyonnaise ; l’expérience de militants des mouvements anti-guerre dans l’ex-Yougoslavie ; l’expérience de migrants rroms en France en vis-à-vis de celle d’un mouvement activiste rrom en Roumanie. Il ne s’agit pas de conduire une approche comparative mais plutôt d’opérer des décentrements en travaillant leur potentiel critique. Cet exercice nous paraît d’autant plus nécessaire que cette période de l’histoire est marquée par le double mouvement d’une onde de mondialisation d’une part, et de replis plus ou moins violents d’autre part, qui exaspèrent les tensions aux frontières physiques et symboliques des groupes et des sociétés jusqu’à exercer des contraintes sur les corps et, à l’extrême, tels qu’en ex-Yougoslavie et en Roumanie, à mettre les vies en jeu.La mise en récit de la recherche sur chacune des expériences explorées conjugue intrigue de la ville et intrigue de la transformation sociale en réalités indissociables. C’est ainsi que le décentrement permet de revisiter les termes du rapport citadinité-citoyenneté-nationalité, ces trois notions n’ayant pas le même sens dans les différents terrains, ce qui ouvre à une discussion sur les échelles, notamment sur la transnationalité européenne.C’est en empruntant à la fois à la sociologie urbaine et à une anthropologie du sujet d’inspiration herméneutique qu’est tentée ici l’expérience d’une sociologie des pratiques soucieuse de l’histoire, dont l’horizon serait de penser une écologie des pratiques et non pas seulement une écologie des groupes sociaux

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Last time updated on 17/05/2020

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